Les syndicats du secteur estiment que cette rentrée s'annonce «sous de bons auspices». Quelque 8 millions d'élèves reprennent aujourd'hui le chemin de l'école. Comme chaque année, tant d'interrogations sont soulevées, notamment ces dernières années, concernant le mouvement de protestation des travailleurs de l'éducation. Le spectre de la grève accompagne cette rentrée. Les quelques syndicalistes avec lesquels L'Expression a pris attache, hier, semblent déterminés à ne pas céder d'un iota sur leurs revendications. Cependant, ils estiment que cette rentrée s'annonce «sous de bons auspices, mais...». Ce petit «mais» risque de provoquer et de reproduire la même situation qu'a connue le secteur, l'année passée. Le Cnapest préfère se référer aux décisions de son Conseil national qui se réunira dans les tout prochains jours. «Nous allons nous réunir incessamment pour étudier les propositions et les recommandations de notre université d'été, tenue à Béjaïa. On ne peut rien décider avant la tenue du Conseil national», a déclaré le chargé de la communication du Cnapest, M.Lemdani. Et d'ajouter: «Une chose est sûre, nous allons revendiquer nos droits. Nous continuerons à mettre la pression sur la tutelle jusqu'à la satisfaction de toutes nos revendications.» Commentant la déclaration du ministre qui s'est montré ouvert au dialogue, M.Lemdani a précisé que son syndicat salue «la démarche de la tutelle qui a fait un signe de bonne volonté. Nous avons toujours favorisé le dialogue.» Pour ce syndicaliste, il faut concrétiser les propos du ministère sur le terrain. S'agissant des augmentations de salaires, un point tant revendiqué par tous les syndicats, attribuées depuis le mois de juillet, le porte-parole du Cnapest estime que «cette augmentation ne concerne pas seulement notre secteur. Et puis elle est insuffisante», dit-il. En ce qui concerne la question relative aux enregistrements (agrément), M.Lemdani précise que «le Cnapest va mettre l'accent sur cette question. Nous allons saisir les instances politiques nationales ainsi que les partis afin d'obtenir notre enregistrement.» Sur cette question, le ministre de l'Education nationale, M.Benbouzid, a déclaré à L'Expression que «les portes sont ouvertes aux représentants des travailleurs du secteur. Personne ne pourra s'opposer à la reconnaissance officielle du droit syndical reconnu par la Constitution; il en est de même du droit de grève.» De son côté, le CLA (Conseil des lycés d'Alger), qui sera représenté dans d'autres wilayas cette année, partage les mêmes points que son collègue syndicaliste du Cnapest. «Nous ne céderons pas sur nos revendications, notamment celle liée aux augmentations des salaires. Nous préférons attendre un geste de la part de la tutelle. Le CLA privilégie le dialogue avant tout mouvement de protestation. Mais si les conditions exigent de faire recours à ce genre de pratique, on ne voit pas d'inconvénient. Avant tout, nous souhaitons que cela n'arrive pas», a déclaré Boukhetta du CLA. Enfin, force est de constater que le partenaire social donne l'impression de ne pas vouloir «envenimer» la situation, ce qui amène à espérer une année scolaire plutôt calme au niveau syndical...