L'agriculture est un secteur qui se porte bien. La sécheresse, qui a sévi cette année, a détruit, certes, une partie de nos récoltes, mais celles-ci n'ont pas été complètement ruineés. La journée dite Journée nationale des orientations agricoles, en a fourni la preuve percutante. Il y a eu d'abord cette exposition ouverte au niveau de la salle polyvalente de sport. Y figuraient en bonne part la DSA, la Chambre d'agriculture, la Ccls, la Crma, la Badr, la Casnos, des coopératives agricoles, l'Institut de la protection des végétaux, ses labos et ses services d'appui technique, la coopérative agricole de Taghzout et sa douzaine de variétés de pomme de terre, et d'autres fermes pilotes et d'autres coopératives et associations qui se disputaient âprement l'espace réservé à l'exposition des produits agricoles, des produits phytosanitaires et autres engrais. Beaucoup de monde, évidemment, à cette foire dédiée entièrement à l'agriculture. Les visiteurs nombreux ont pu admirer de belles pommes et de belles pêches dans des cagettes, de grosses grappes de raisins sur des étals, de la laitue, des carottes bien rouges, du miel, des pommes de terre se déclinant dans plusieurs variétés, inconnues des non-initiés, et destinées, soit à la semence, soit à la consommation etc...Bref, toute la production de nos belles fermes pilotes et de nos non moins belles coopératives agricoles semble s'être donnée rendez-vous ce matin dans cette structure sportive, au nord ouest de Bouira. L'atmosphère était en rapport avec l'importance accordée à cet événement, marqué par l'optimisme et la joie des retrouvailles. Dans son intervention à l'institut de formation Mohamed Saïki, la directrice de l'Agriculture a mis ses espoirs sur les orientations agricoles qui conjuguent volonté de la part de nos agriculteurs de transcender les difficultés liées aux changements climatiques, et nouvelles technologies qui introduisent de nouvelles méthodes de travail et une connaissance plus poussée de la terre pour conjurer toute fatalité. Il ressort de cette prise de parole devant une salle pleine que l'agriculteur peut en toute circonstance compter sur l'aide de l'Etat. C'est l'interprétation qu'elle semble avoir faite des orientations agricoles présidentielles axées sur une approche moderne de la production, sur les nouvelles technologies et sur une formation de qualité, seul moyen de relever les défis qui attendent le monde agricole de demain. Le SG, qui représentait le wali a commencé par exalter la vocation agricole de la wilaya et les opportunités qu'elle incarne pour les agriculteurs au nombre de 22000. Une armée au service du développement. C'est l'image qui s'est imposée à son esprit comparant «l'agriculteur à un soldat» luttant pour assurer, comme lui, la sécurité (alimentaire) de toute une nation. Il ne s'est pas, naturellement, illusionné sur les difficultés, sachant de quel poids a pesé la sécheresse sur l'ensemble du pays. Mais sa foi demeurait intacte en l'avenir, et à condition de se conformer strictement aux orientations agricoles qui, désormais, constitueront le bréviaire de l'agriculteur. Il ne doutait pas que toutes ces difficultés s'aplaniraient automatiquement. L'optimisme était également perceptible chez le président de la Chambre d'agriculture. Rappelant le temps où la production était saisonnière, il a invité à mesurer le chemin parcouru jusqu'à nos jours où les produits agricoles défient le temps et l'espace grâce à l'expérience acquise et aux moyens de production, et plaidé en conséquence pour une production de quantité et de qualité. Ce qui lui a permis de conclure son intervention par cette phrase hardie: «Ll'agriculture telle que nous la pratiquons aujourd'hui et qui nécessite quelques ajustements selon les nouvelles orientations agricoles dictées elles-mêmes par la nouvelle conjoncture, occupe dans le développement économique du pays la deuxième, place juste après les hydrocarbures». La conférence a été clôturée par une petite cérémonie qui a permis d'honorer 28 agriculteurs partis à la retraite.