La réorganisation du secteur de l'agriculture en vue de sa relance a été mise en exergue à Tlemcen, dans une rencontre organisée lundi par l'Union nationale des paysans algériens (UNPA). Cette organisation paysanne prône la création d'un Conseil national d'agriculture. Ainsi, pour l'UNPA, le conseil en question devra être inclus dans une nouvelle loi d'orientation agricole qui sera soumise à l'Assemblée populaire nationale pour adoption. Une loi qui permettra donc la création d'un Conseil national d'agriculture qui "offrira dorénavant les conditions adéquates dont a besoin le secteur de l'agriculture . ce dernier ayant enregistré ces dernières années une régression vertigineuse ". S'exprimant sur la situation du secteur agricole, le secrétaire de l'UNPA, Mohamed Alioui dira que " le temps est venu pour que l'on organise davantage le secteur de l'agriculture en Algérie afin qu'il reprenne la place qui a été toujours la sienne". Mohamed Alioui est revenu sur la question des contrats de performance. Ces derniers constituent, selon le SG de l'UNPA, un premier pas vers la relance du secteur agricole et l'instauration d'une concurrence équitable entre les wilayas, avant d'ajouterque ces contrats "doivent toucher tous les partenaires du secteur de l'agriculture comme les finances, le commerce, la sécurité sociale et autres, afin d'offrir aux professionnels , dit-il , le cadre idéal pour développer le secteur ". Pour l'UNPA, la régression du secteur agricole est due au facteur climatique, notamment la sécheresse, aux mutations socio-économiques du pays, à l'insécurité qui a régné durant la décennie noire et à la déstructuration des exploitations agricoles et des offices agricoles, "ce qui a influé négativement sur la production agricole" d'où le recours, à titre d'exemple, à l'importation de la pomme de terre. Le SG de l'UNPA, a mis l'accent sur la nécessité d'organiser les circuits commerciaux des produits agricoles en créant des marchés pour barrer la route aux spéculateurs. Informant l'assistance sur les nouvelles lois du secteur notamment celle liée au foncier agricole, M. Alioui a indiqué que "l'UNPA a déjà proposé plusieurs solutions pour sortir le secteur de sa léthargie et sa désorganisation, notamment dans le domaine de la relance de la mutualité agricole, des coopératives agricoles et la création des marchés agricoles qui détermineront exactement la nature des relations entre les différents acteurs du secteur". Dans un rappel des difficultés des agriculteurs, des éleveurs et de tous les problèmes du secteur liés notamment au lait, aux dettes des agriculteurs et à la politique générale de l'agriculture, Alioui Mohamed s'est dit confiant en l'avenir du secteur. De son côté, le président de la Chambre nationale d'agriculture, Cherif Ould El Hocine, a souligné l'urgence d'unir les rangs de tous les fellahs et d'amorcer une nouvelle approche du travail de la terre pour faire face à tous les défis, avant de faire un diagnostic "peu reluisant" de la situation agricole à Tlemcen. Une situation qui ne diffère pas, à vrai dire, des autres régions du pays. Il reste à savoir donc si la mise en place d'un Conseil national d'agriculture est réellement la solution aux problèmes auxquels est confronté le secteur agricole. La création d'offices pour la régulation dans certaines filières a été annoncée en grande pompe mais les résultats sur le terrain ont bien démontré l'inefficacité de ces organismes face à une absence totale de synergie intersectorielle. Dalila B.