La Chambre de l'agriculture et la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Tipasa avaient réuni un grand nombre des acteurs du secteur de l'agriculture, jeudi dernier, afin de célébrer la Journée nationale de la vulgarisation agricole. «L'impact des changements climatiques sur la production céréalière» ; «L'investissement agricole dans le cadre du partenariat» ; «Le rôle des associations et des coopératives dans l'investissement des connaissances» ; «Les techniques de conduite d'un vignoble en pergola» ; «Le choix variétal de la pomme de terre» ; «La lutte biologique et biotechnologique»; «La vulgarisation du système déclaratif à l'assurance», autant de thèmes animés respectivement lors de cette manifestation qui avait eu lieu au siège de la CAW, par les experts l'ITGC, l'ONTA, l'INVA, l'ITAFV, l'ITCMI, l'INPV et enfin la Casnos. Nonobstant l'exposition des produits agricoles, de l'apiculture, de l'aviculture et des matériels et équipements agricoles, c'est la présentation de la station météorologique mobile qui avait attiré beaucoup de fellahs, avides d'informations sur ce nouvel équipement technologique qui s'est introduit dans le secteur de l'agriculture, de surcroît alimenté par l'énergie solaire. Il permet de transmettre en temps réel, par synchronisation sur internet ou par GPRS, toutes les données qui permettent aux agriculteurs d'agir immédiatement sur leurs cultures. En effet, grâce aux capteurs de cette station, le fellah est informé spontanément sur la situation inhérente à la température, l'humidité, l'humectation des feuillages, la vitesse et la direction du vent, l'état hydrique du sol, autant d'éléments qui dévoilent la traçabilité et l'état des lieux de ses cultures. Des données précieuses qui incitent le fellah sur le terrain à apporter les corrections grâce à ces informations communiquées par cet outil de supervision. Mme Chelha Mounia, ingénieur en agronomie nous a parlé de l'introduction de 48 variétés de pomme de terre dans notre pays l'année dernière, du développement de toutes les cultures maraîchères, de l'introduction des primeurs, des techniques qui favorisent le rendement agricole, de la lutte contre les maladies. Quant à Boussadi Mohamed, ingénieur, chef de développement à l'ITGC d'El-Harrach, il a mis l'accent sur les avantages de l'agriculture de conservation à développer en Algérie, sur l'utilisation de la science et des matériels adéquats dans l'agriculture, l'exploitation des techniques qui permettent d'augmenter le taux de rendement de la culture céréalière en Algérie, d'autant plus que notre pays accuse un déficit de 65% en production céréalière, la sensibilisation des agriculteurs algériens sur les méthodes scientifiques et technologiques qu'il faut à tout prix adapter, compte tenu de la menace des changements climatiques, de l'absence de main-d'œuvre, du déficit en énergie et en eau. Lors de son intervention, il a mis en garde les agriculteurs sur les dangers qui guettent notre potentiel agricole. Le rendement de la production céréalière algérienne est trop insignifiant par rapport à d'autres pays. A titre d'exemple, en Nouvelle-Zélande, le rendement moyen annuel de la production céréalière a atteint 168 q/ha cette année, alors qu'en Algérie le rendement moyen de la production céréalière ne dépasse pas les 19 q/ha. Des efforts gigantesques sont attendus pour hisser une production agricole en mesure de subvenir dans un premier temps aux besoins nationaux. Des problématiques ont été abordées. Les agriculteurs et les investisseurs continuent à souffrir de la bureaucratie locale qui les bloque. Les discours prometteurs n'arrivent pas à trouver un écho positif localement. Le chef de l'exécutif de la wilaya de Tipasa s'est rendu à la CAW pour s'enquérir de la situation et discuter avec certains fellahs de leurs difficultés.