Cinquante ans après la guerre du 6 octobre 1973, les pays arabes sont loin de la posture qu'ils avaient face à l'Etat hébreux. Les divisions flagrantes sur la conduite à tenir sur le conflit israéalo-palestinien, sont la conséquence de plusieurs décennies de renoncement et de trahison de certaines de leurs dirigeants. Les printemps arabes, qui ont particulièrement ciblé les pays du Front du refus, auront constitué la brèche par laquelle le virus sioniste a trouvé le moyen de se multiplier dans le corps de la nation arabe. Il n'en fallait pas plus pour qu'Israël, soutenu à bout de bras par les Occidentaux, enclenche son offensive diplomatique et parvienne à convaincre des régimes arabes à entrevoir une normalisation des relations, sans tenir compte des droits des Palestiniens. Il en est résulté, ces dernières années, une vague de renoncement à la cause palestinienne, dont se sont rendus coupables quelques Etats. Ces derniers ont poussé l'outrecuidance jusqu'à présenter leur capitulation comme une démarche de paix, dont profiteraient les Palestiniens. Sous des dehors d'Etat «ami», Israël n'a cure des discours de ces «normalisateurs» et poursuit inlassablement sa politique d'apartheid dans les territoires occupés et même au coeur d'El Qods où des hordes de colons profanent, sous la protection de la police, les Lieux saints de l'Islam. Devant les exactions et les meurtres quotidiens de Palestiniens, les signataires des accords d'Abraham faisaient le dos rond et laissaient passer l'actualité du moment, pour reprendre ensuite leur coopération avec l'Etat sioniste. L'offensive déclarée, hier, par la résistance palestinienne contre Israël n'est pas un détail, mais bel et bien, une guerre qui s'installe entre une entité criminelle qui a déjà tué des dizaines de milliers de Palestiniens, et des militants de l'indépendance d'un pays arabe. Les combattants palestiniens n'ont pas attendu un hypothétique soutien. Ils ont décidé de porter la guerre sur les terres de ces colons. Ils se battent pour leur liberté et démontrent au reste du monde que la normalisation que chantent le Maroc et les Emirats arabes unis ne sont, en rien, une garantie de paix pour Israël, bien au contraire. Cette offensive est la preuve que la normalisation est un renoncement pour les dirigeants signataires des accords d'Abraham et une honte pour les peuples de ces pays.