C'est, aujourd'hui, que devront, en principe, statuer les conseils des classes du dernier palier de l'Education nationale. Il s'agit pour les lycées du pays d'accepter ou de rejeter les requêtes introduites par les parents d'élèves, en vue de la réintégration de leurs enfants, recalés aux derniers examens du baccalauréat. Une vraie tare du système éducatif actuel, car il s'agit d'orienter les élèves qui ne peuvent plus refaire l'année, pour des raisons spécifiées dans les règlements intérieurs. Car, il existe des exceptions et des cas qui sortent vraiment de l'ordinaire que ce système ne pourra assimiler, pour le moment. L'autre tare et non des moindres, c'est la numérisation qui vient d'être généralisée, à l'occasion de cette rentrée. En effet, les parents d'élèves ont été, désagréablement, surpris par l'annonce de l'introduction d'une application numérique, qui devra prendre en charge leurs requêtes de réintégration des élèves recalés. Les parents d'élèves n'étaient pas les seuls déçus et agacés part cette mesure, presque improvisée. Les personnels à charge de la gestion de cette application n'ont pas manqué d'afficher leur mécontentement, face à la complexité des procédures introduites. «Nous-mêmes avons eu énormément de problèmes à comprendre cette application et à l'assimiler, tant il est vrai que nous n'avions pas assez de temps pour l'explorer et la maîtriser. Les délais ont été vraiment très serrés», nous confie une employée dans un lycée à Garidi1 à Kouba. Pour leur part, les parents ont eu maille à faire avec cette application qui leur a donné des sueurs froides. «Moi qui ai l'habitude de l'outil informatique, auquel je me suis habitué, il y a plus d'une vingtaine d'années maintenant, je suis resté muet devant cette application», nous confie un parent d'élève rencontré dans ce lycée. «Juste avec le mot de passe, tu passes près d'une heure à lui proposer des séries, qui sont rejetées. Au final, quand tu réussis à créer le compte, il te demande de changer de mot de passe. Et c'est reparti pour une heure d'essai supplémentaire.», nous confiera-t-il encore. Mais le hic dans cette histoire, c'est que la numérisation, sensée mettre fin à la bureaucratie, réinvente cette dernière sous une nouvelle forme et plus incongrue. «Je ne savais pas qu'il fallait imprimer un formulaire, et encore moins qu'il fallait venir au lycée concerné pour le visa du directeur... Le site n'indique rien de tout cela. Une fois terminée la création du compte sur la plate-forme, l'application indique que le dossier est en traitement. C'est tout», nous confie un parent d'élève. Au lycée, on lui confirme que le formulaire doit être imprimé et ramené au lycée pour activer le compte de parent d'élève. Mais ce n'est pas tout. Une fois le compte activé et le premier visé par le chef de l'établissement scolaire, il devra reconsulter son compte pour renseigner un autre formulaire et le faire, encore une fois, viser par le directeur de l'établissement. «Nous, on a cru que la numérisation allait nous épargner ces déplacements inutiles. Mais, finalement c'est pire qu'avant. Nous, on travaille. Cette affaire nous a vraiment donné du fil à retordre», s'insurge ce même parent d'élèves, qui croit que les élèves recalés une première fois, ont le droit de repasser le bac en lycée. S'il y a un prix à décerner pour la numérisation, il sera sans conteste du ressort du secteur de l'Education nationale. À l'université de Dély Ibrahim, la numérisation ne semble pas réussir dans certains départements, à l'instar de la faculté des finances et comptabilité. En effet, ils sont plusieurs étudiants à réclamer des explications à leur administration absente, selon plusieurs témoignages, suite à des failles dans le système de la plate-forme réservée aux inscriptions et réinscriptions. En effet, plusieurs étudiants ayant satisfaits aux exigences techniques de la plate-forme pour s'inscrire en 1ére année master, ont appris à leurs dépens, qu'ils n'avaient pas été inscrits. «Vous n'avez pas confirmé votre inscription sur le site. Il fallait le faire», rétorque un employé à un groupe d'élèves, venus s'enquérir au sujet de leur inscription. «C'est la première fois que ça m'arrive. Pourtant, je ne suis pas un novice de l'informatique. Je n'ai jamais vu ça. C'est la première fois que ça m'arrive. On m'a dit d'aller voir le doyen ou le vice-doyen, mais ils étaient absents tous les deux. Nous avons attendus des heures, mais en vain... nous ne savons plus quoi faire. J'espère que le ministre ou le Président vont faire quelque chose pour nous. Sinon notre année partira en fumée», s'exclame avec dépit un groupe de jeunes étudiants. Cela étant dit, les ratés de la numérisation restent le fait de responsables incommodes et inaptes à manager quoi que ce soit.