800 agences de voyage, dont 200 à Alger, gèreront, cette année, le voyage de 35.000 hadjis. Le marasme prononcé dans lequel se démènent les agences de voyage a été dénoncé par des animateurs du secteur qui se sont exprimés, hier, dans une conférence de presse organisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) en son siège. Les conférenciers ont souligné, à juste titre, qu'«il ne peut y avoir de développement du tourisme en Algérie, vecteur important de l'économie nationale, sans réglementation de la profession». Ils reconnaissent, toutefois, que celle-ci est gérée actuellement, non pas par des professionnels mais par des «trabendistes» du voyage. Ce qui explique, selon eux, l'anarchie qui gangrène le secteur. Ni l'éthique ni l'image du tourisme en Algérie ne sont respectées. L'agrément d'une agence de voyages est pourtant octroyé par une commission nationale de réglementation qui impose des conditions de travail dans le respect de la déontologie de la profession. «On ne peut ouvrir une agence comme l'on ouvre une épicerie sur simple registre du commerce», s'est écrié un conférencier. Cette activité constitue une part non négligeable dans l'économie des pays méditerranéens voisins comme la Tunisie, le Maroc ou l'Egypte pour ne citer que les pays de la rive sud de la Mare Nostra. C'est dans cette optique de mise à niveau des agences qu'une association de ces opérateurs vendeurs de farniente et de découvertes, sera créée dans un mois, a indiqué Boulenouar, chargé de la communication au sein de l'Ugcaa. Elle sera chargée de canaliser les offres du secteur du tourisme et de réglementer un tant soit peu la profession, a relevé Boulenouar qui a rappelé un décret ministériel qui exige des gestionnaires d'agences de voyage, un minimum de matériel administratif, un local décent, une informatisation des moyens de communication modernes... Cet organe sera chargé, entre autres, de faire des propositions pour la promotion du secteur. Toutes les agences sont égales au départ de leurs activités et affrontent donc la concurrence sur un même pied d'égalité, il n'appartient donc qu'à elles de se «corriger» par rapport aux exigences économiques actuelles. A une question posée par L'Expression quant aux hadjis «escroqués et ballottés» par des agences «tout-venant», l'un des conférenciers a tenté d'apporter une explication qui n'a, toutefois, pas donné une entière satisfaction. En effet, il a endossé ces erreurs aux seuls hadjis (non instruits pour la plupart) qui confondaient entre la possession d'un passeport de hadji délivré par le ministère des affaires religieuses et des waqfs, donc inscrit sur la liste officielle des pèlerins, et la possession d'un passeport international libre qui doit porter un visa de l'ambassade de l'Arabie Saoudite. Des sanctions ont, cependant, été prononcées contre certaines agences qui se sont matérialisées par des retraits d'agrément en attendant l'étude juridique des dossiers. Cette année, à l'instar de tous les pays musulmans, le quota de l'Algérie a été fixé. Il est de 35.000 pèlerins dont 3000 pourront acquérir un billet librement auprès des agences de voyage. Celles-ci peuvent transférer entre elles les billets non vendus pour que tout le quota Algérie soit consommé.