Hogra, discrimination, piston et privilèges sont dénoncés. On n'en a pas encore fini avec les habituelles insuffisances dans la gestion de l'opération du hadj que, voilà que nous arrivons à la remise en cause de la sélection même de l'Office national du hadj, selon le syndicat qui représente la corporation des voyagistes. L'Office national du hadj, rappelons-le, a rendu récemment son verdict après avoir accusé un retard dénoncé également par les agences de voyages et de tourisme qui, de leur avis, pourrait avoir de lourdes conséquences sur la prise en charge des pèlerins en termes d'hébergement. Les voilà qui montent au créneau une nouvelle fois pour dénoncer ce qu'ils qualifient de “manœuvres”. C'est d'ailleurs par le biais du Syndicat national des agences de voyages Algérie (SNAV Algérie), qu'elles s'expriment cette fois-ci à travers un communiqué de presse, en bonne et due forme, transmis hier à notre rédaction. En termes très explicites, le syndicat crie au scandale et réclame l'ouverture d'une enquête pour mettre toute la lumière sur le choix porté sur certaines agences de voyages qui, selon le syndicat, ne répondent pas aux critères de sélections conformément au cahier des charges de 500 places. “Toutes les anciennes agences de voyages et de tourisme algériennes existant depuis plus de vingt ans ont été écartées par la Commission nationale des affaires religieuses d'où leur non-participation à l'organisation du pèlerinage 2008, conformément au cahier des charges de 500 pèlerins”, ont dénoncé les agences soutenant qu'elles ont beaucoup donné pour le secteur pendant les années difficiles et sont connues pour leurs qualifications professionnelles et leur sérieux en plus du fait qu'elles remplissent tous les critères exigés pour être sélectionnées et sont spécialistes du réceptif. “Un cahier des charges déposé par toutes les agences de voyages sans qu'il ne soit ouvert ou traité convenablement, tout en privilégiant les amis, les pistonnés et les habitués qui ne peuvent être que des conventionnés avec le service de la délivrance des agréments au sein du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs”, déplore le syndicat qui s'interroge sur le fait de dépendre de ce département et insiste : “Il doit y avoir confusion. Nous sommes des agences de voyages dépendant du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme et nous demandons au Chef du gouvernement de remettre dans l'avenir l'organisation du hadj aux agences de voyages sous le contrôle de la tutelle comme partout dans le monde. Les Affaires religieuses ne s'occuperont que de l'assistance et du contrôle de cette mission”, propose le syndicat qui parle de “hogra” et de “discrimination” qui persiste. En effet, beaucoup de zones d'ombre entourent cette opération qui, chaque année, suscite des critiques et des interrogations. L'Office national du hadj, qui a rendu publics récemment les résultats, n'a pas réellement communiqué pour expliquer son choix de cette sélection qui a été ramenée à huit agences à raison de 500 places chacune, au lieu des seize de l'année dernière, soit 250 places pour chaque agence de voyages pour ce qui est du passeport international. Il existe effectivement un cahier des charges établi qui définit les critères de sélection, mais l'ouverture des plis n'a pas eu lieu comme l'année dernière où les résultats ont été donnés le jour même. Le syndicat pour sa part soutient que même si l'ouverture des plis a bel et bien eu lieu, elle ne s'est pas faite en présence des agences de voyages qui ont soumissionné contrairement à la loi des marchés. Certaines indiscrétions parlent même d'agences qui auraient à peine deux années d'existence, alors que le cahier des charges exige une expérience de cinq années minimum. À observer la liste des agences sélectionnées, on remarquera que la répartition s'est faite selon les régions, probablement, par souci d'équité, mais cela n'a jamais été mentionné dans le cahier des charges. Nabila Saïdoun