Tenue ce mercredi à Washington, la sixième session du dialogue stratégique algéro-américain a permis aux représentants des deux pays d'avoir «des échanges approfondis dans le cadre des groupes de travail consacrés aux questions politiques, sécuritaires, économiques et culturelles», rapporte, ce jeudi, un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounes Magramane, la délégation algérienne a eu des «échanges approfondis» avec son homologue américaine. Le département de Ahmed Attaf s'est voulu circoncis dans son propos concernant cette rencontre, de sorte qu'on n'en a tiré que des généralités. Aucun projet précis n'a été mis en exergue. Le communiqué s'est contenté de souligner que la rencontre s'inscrivait «dans le cadre de la consolidation de la coopération bilatérale entre l'Algérie et les Etats-Unis». Le document du ministère stipule que les délégations américaine et algérienne ont fait un tour d'horizon du partenariat qui lie les deux pays. Il convient de rappeler, à ce propos, l'intérêt formulé par des opérateurs économiques américains concernant la céréaliculture intensive dans le sud du pays, en sus de certaines autres filières économiques, notamment dans l'industrie, les start-up, la pétrochimie et la chimie. Dans l'énergie pétro-gazière, l'on a enregistré un retour remarqué des principales entreprises US dans le secteur des énergies fossiles. Pas mal de pistes à suivre donc que le communiqué du ministère des Affaires étrangères n'a pas étayé. Il s'est suffi de souligner que les deux parties ont discuté des perspectives de l'approfondissement du partenariat algéro-américain. On ne peut pas conclure à la réussite ou à l'échec de cette sixième session du dialogue stratégique algéro-américain, mais les observateurs relèvent le contexte international surchauffé par l'agression israélienne contre Ghaza. Un dossier sur lequel Alger et Washington divergent sérieusement. Il reste, néanmoins, évident que cet épisode du dialogue stratégique a été préparé avec le sérieux qui sied en pareille circonstance. L'Algérie et les Etats-Unis ont des traditions de dialogue et de respect mutuel. Et même si les derniers développements sur la scène mondiale ont fait prendre à chaque pays des positions aux antipodes de l'autre, le dialogue n'a jamais été rompu. Preuve de l'intérêt qu'accorde l'Algérie à cette réunion, du reste précédé par une importante visite du ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, à Washington, est l'«importante délégation algérienne multisectorielle, conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères», rappelle le communiqué du ministère des AE. Les hauts fonctionnaires algériens ont débattu avec leurs homologues des opportunités qu'offre le marché de la 4e puissance économique du continent africain. Il faut savoir qu'en plus de nombreux avantages comparatifs au plan économique qui distingue l'Algérie, sa position centrale au sud de l'Europe et au nord de l'Afrique est, à lui seul, un motif d'intérêt que les nombreuses missions de prospection conduites par le Comité d'Affaires algéro-américain ont clairement souligné. L'évolution de la législation a certes été notée par le partenaire américain, mais non sans pointer du doigt une bureaucratie encore présente dans l'administration économique du pays. Mais cet écueil ne semble pas effrayer les potentiels investisseurs US. Tous ces sujets ont fait l'objet d'échange de points de vue entre Lounes Magramane et la sous-secrétaire d'Etat américaine en charge du Proche-Orient, Barbara Leaf, en marge de cette session. «L'échange a porté sur les perspectives de la coopération bilatérale», rapporte le même source, soulignant dans la même veine que «les questions régionales d'intérêt commun», ont également été abordées. La crise dans la région du Sahel aura sans doute eu la part du lion. Algériens et Américains convergent en tout point sur la nécessaire gestion politique des crises qui traversent plusieurs pays de cette région d'Afrique. L'Algérie est concernée au premier chef, en raison de sa proximité avec des pays, aujourd'hui, déstructurés économiquement et grandement fragilisés au plan de leur sécurité et par voie de conséquence, la sécurité de toute la région.