L'Algérie se dirige vers l'importation de quantités importantes de poulets à partir du Brésil, annonçait, jeudi drnier l'agence Reuters sur la base d'un communiqué du ministère sud-américain de l'Agriculture. «Le Brésil a conclu un accord d'exportation de poulets avec l'Algérie dans le cadre du développement de son marché halal avec le monde arabe», note la dépêche de l'agence anglaise. La même source annonce la signature de cet accord entre le ministre algérien de l'Agriculture et du Développement rural et son homologue brésilien, «après avoir examiné les certifications et établi des exigences en matière de santé et de sécurité». Par ailleurs, aucune information n'est disponible au sujet des quantités de poulets, objet de cet accord bilatéral entre l'Algérie et le Brésil, qui devront être acheminées vers le pays. Grand exportateur de volaille à l'international et hub mondial du poulet halal, le Brésil exporte, annuellement, des quantités avoisinant les 2 millions de tonnes métriques vers le monde arabe, de manière générale. Selon les mêmes sources, ce pays d'Amérique latine s'est spécialisé dans les viandes halal provenant d'abattage d'animaux, conformément aux préceptes de la chariaâ islamique. D'ailleurs, le groupe industriel brésilien de transformation du poulet (Abpa) a salué cette décision bilatérale «d' exportation du poulet vers ce pays d'Afrique du Nord, qui représente un marché de 44 millions d'habitants». Cité par l'agence Reuters, le président de l'Abpa, Ricardo Santin, a confié dans un communiqué que «le Brésil possède un solide savoir-faire dans l'exportation de viande de poulet halal et sera en mesure de répondre aux demandes de ce marché». Des professionnels du secteur ont également relayé l'information diffusée par des sites brésiliens spécialisés tels que le «marketscreener», confirmant la passation de ce marché d'envergure. Sur ce registre, le ministère de l'Agriculture est resté muet à ce sujet. Aucune information n'était disponible, sur les pages du ministère de l'Agriculture sur les réseaux sociaux. Il y a quelques semaines, soit au début du mois de septembre écoulé, le ministère de l'Agriculture avait annoncé le recours à l'importation de poulets et de viandes blanches, pour faire face à la tension qui persiste dans le secteur. La décision qui n'était pas du goût des éleveurs de poulets et producteurs de viandes blanches avait soulevé un tollé dans ces milieux professionnels. D'où une décision de surseoir à ces importations, afin de préserver les intérêts de la corporation et d'arriver à des réajustements des prix sur le marché. Mais force est de constater que ce répit n'a profité qu'aux spéculateurs et autres intermédiaires au sein de la corporation, au détriment des intérêts du consommateur. Plusieurs semaines après les déclarations rassurantes du principal représentant de la fédération des aviculteurs, qui avait évoqué alors «une hausse temporaire des prix», force est de constater que la mercuriale des prix de la volaille a atteint des seuils jamais égalés, et surtout injustifiés. Il y a quelques jours seulement, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural informait sur son site «les coopératives intervenant dans le pôle aviculture de la possibilité d'approvisionner les structures d'élevage en intrants alimentaires du bétail «maïs et soja» auprès de l'Office National de la Nutrition du Bétail (Onab)». Un rappel qui, selon le ministère met en application les décisions relatives «aux modalités d'exonération de la taxe sur la valeur ajoutée pour toutes les ventes d'orge et de maïs, ainsi que de matières et produits destinés à l'alimentation du bétail et des volailles». Les mesures s'appliquent à tout revendeur agréé «public», ou auprès de particuliers en vendant des intrants pour l'aviculture, (maïs notamment) au profit des coopératives agricoles incluses et bénéficiant du régime de soutien (exonération de la TVA)». Des mesures et facilitations qui semblent profiter à des pratiques malsaines persistantes, en dehors de tout contrôle s'exerçant de manière judicieuse. Le secteur couve une activité hautement lucrative qui profite à des pratiques parallèles, où nombre d'opérateurs exercent en toute illégalité. Le secteur de l'agriculture, celui du commerce, sans compter la responsabilité directe du secteur des impôts et des recettes sont pleinement responsables de cette situation, devenue chronique au fil des années.selon des chiffres officiels, la consommation moyenne algérienne de viande blanche est d'environ 50 000 tonnes par mois.