Le metteur en scène Mohamed Charchal a indiqué, la semaine dernière à Guelma, qu'il ambitionnait, à travers sa nouvelle oeuvre en préparation dans le registre du théâtre muet, «Meta Show», de transmettre au reste du monde l'expérience théâtrale algérienne. Dans une déclaration à l'APS, en marge de sa participation au «coin du débat théâtral» organisé à la Maison de la culture Abdelmadjid Chafaï dans le cadre du 14ème Festival du théâtre professionnel (7-11 octobre à Guelma), Charchal a souligné que son nouveau projet sera «une continuation de son expérience antérieure dans le registre du théâtre muet» lorsqu'il avait produit et mis en scène «Ma Bka Hadra» (plus rien à dire) et «GPS». Il a ajouté que cette nouvelle «pièce muette» qui exige la participation de plus de 20 acteurs, et qui s'appuiera sur de nouvelles techniques dans le domaine de la lumière, des projections en 3D, de la scénographie et de la chorégraphie, aborde un sujet en plusieurs dimensions lié au monde virtuel, qu'il décrit comme «le cimetière de l'homme moderne». Il a expliqué, dans ce contexte, que la pièce traite de l'histoire d'un couple marié qui peine, depuis le début de son union, à se trouver des «atomes crochus» en raison d'une timidité maladive partagée qui les oblige, tous deux, à recourir au monde virtuel pour échapper au monde réel. Le metteur en scène a fait part de son ambition d'effectuer une tournée internationale avec la pièce «Meta Show» qu'il entend présenter sur les scènes de différents théâtres du monde, notamment européens et africains, histoire, a-t-il précisé, de faire connaître davantage le 4ème art algérien. Un objectif qu'il a estimé «réalisable» compte tenu de la spécificité du théâtre muet qui «transcende la barrière de la langue en préférant au texte conventionnel le langage physique, mécanique, psychologique et musical pour transmettre le message de l'oeuvre au spectateur». L'homme de théâtre a également estimé que son nouveau projet renforcera le succès, dans le monde arabe, de son expérience dans le domaine du théâtre muet, marquée par plusieurs prix internationaux dans des festivals arabes. Il a cité, à ce propos, la pièce «Ma Bka Hadra» lauréate du prix du Festival du théâtre professionnel en Algérie, et nommée pour le prix du meilleur spectacle arabe en Tunisie, en 2019, ainsi que la pièce «GPS» produite par le Théâtre national algérien (TNA) et qui a remporté le prix du meilleur spectacle arabe en Jordanie en 2020, ainsi que les prix de la meilleure mise en scène et du meilleur rôle masculin lors de la compétition officielle des 22èmes Journées théâtrales de Carthage (Tunisie), en 2021. Mohamed Charchal a participé au «coin du débat théâtral» aux côtés du metteur en scène et professeur d'art dramatique, le docteur Habib Boukhelifa, ce qui avait suscité des échanges féconds entre les hommes de théâtre autour des différentes entraves qui se dressent sur le chemin du développement du théâtre algérien, tout en développant leurs points de vue quant aux meilleurs moyens de lever ces obstacles.