De nombreuses communes de la wilaya de Tizi Ouzou se morfondent dans une situation intenable. La Kabylie profonde n'arrive aucunement à connaître son essor, en dépit des multiples programmes de développement qui s'annoncent çà et là, mais sans pour autant arriver à alléger, un tant soit peu, les souffrances des citoyens. De nombreuses communes de la wilaya de Tizi Ouzou se morfondent ainsi dans une situation intenable étant donné que les budgets qui leur sont alloués par l'Etat restent insignifiants. C'est le cas d'ailleurs, de la division territoriale d'Aït Khellili qui accuse, elle aussi, un retard considérable en matière de réalisation des infrastructures de base. Issue du découpage administratif de 1985, la municipalité d'Aït Khellili est confrontée, hélas, à d'énormes entraves, qui piétinent considérablement tout projet, susceptible de faire sortir la région de son anonymat et de sa torpeur à même de garantir aux habitants un quotidien décent. Il n'y a pratiquement ni industrie ni agriculture pouvant générer des postes d'emploi pour une masse juvénile qui ne cesse de prendre son mal en patience. Autrement dit, le chômage galopant frappe de plein fouet cette frange très sensible de la société, qui ne sait en outre où donner de la tête. Cela étant, la galère des habitants persiste au point de devenir une véritable corvée pour les villageois privés d'installations publiques pouvant améliorer leurs conditions de vie. En effet, cette municipalité qui dépend de la daïra de Mekla, avec une population de 18.000 âmes, est dépourvue de lycée, de salle omnisports, de Maison de jeunes et même d'une aire de jeux pour les férus du sport roi. De ce fait, il faut le souligner, les lycéens doivent inéluctablement faire un parcours du combattant pour rejoindre leur établissement. Pis encore, le ramassage scolaire fait cruellement défaut. Avec un parc roulant réduit et vétuste, la commune n'arrive pas à satisfaire toute la demande, étant donné que le nombre d'élèves, entre collégiens et lycéens, avoisine 1000 enfants. Cela dit, même depuis l'ouverture de l'unique CEM que compte la région, le problème persiste. En effet, le relief des villages et hameaux qui composent Aït Khellili n'arrange pas la gestion du parc roulant. Ce dernier fonctionne seulement avec quatre bus vétustes. Cet état de fait influe négativement sur la scolarité des élèves, sujets à des retards à longueur d'année. Les plus touchés sont les lycéens; nombreux sont ceux qui ont payé le prix de l'exclusion avant l'heure. D'autre part, notons que même les recalés du système éducatif n'ont aucun refuge en mesure de leur garantir une formation ou bien une qualification, sachant que la localité est, en fait, dépourvue même d'un Cfpa. Les quelques stagiaires, qui essayent tant bien que mal de suivre une formation, sont contraints à se déplacer quotidiennement au village El Djemaâ, soit une distance de plus de 15 km. Tout cela, sans parler du problème des pénuries d'eau potable qui s'ajoutent aux multiples aléas que rencontrent les villageois de cette division territoriale. En cette saison estivale, les robinets sont trop souvent à sec et la conduite du réseau AEP ne cesse de se dégrader. Si l'eau coule ainsi une fois par mois ou parfois plus, il n'en demeure pas moins que des fuites sont signalées continuellement. Enfin, sur le plan réseau d'alimentation en électricité, plusieurs bourgades souffrent, en été comme en hiver, des sempiternelles chutes de tension, à l'image de Tizi Bamane, Aït Kheir et même le hameau d'El Khmis.