Des mois se sont écoulés sans qu'on nous annonce que les entreprises aient investi le site du chantier. Considéré comme l'une des réalisations devant marquer la mise en place de l'Algérie «sur la route du développement», le projet d'autoroute Est-Ouest qui a été confié à des entreprises de renommée internationale se noie dans un imbroglio fait d'une gestion caractérisée par une opacité, pour le moins, incompréhensible. La question se pose, en effet, avec acuité, à savoir si ce projet grandiose sera réellement réceptionné à l'horizon 2009, compte tenu du retard pris dans le lancement des travaux. Il est clair que des problèmes d'ordre technique ou financier entravent actuellement le démarrage de ce chantier devant connaître son coup de starter à la mi-juin dernier, si l'on s'en tient aux déclarations faites, à ce sujet, par le ministre des Travaux publics. Des mois se sont écoulés sans qu'on ne nous annonce que les entreprises chinoises et japonaises désignées pour la réalisation de 927 km de ladite autoroute aient enfin investi le site du chantier pour assumer la mission pour laquelle elles ont été retenues à la suite d'un avis d'appel d'offres international restreint. Les patrons de ces entreprises, eux-mêmes, se sont confinés dans un silence abyssal au sujet de cet investissement, et leur attitude est «curieuse». Il va sans dire que le financement prévu induit par l'Etat dans la construction de ce projet est l'un des plus lourds de tout le quinquennat 2005-2009. Il équivaut à quelque 11 milliards de dollars. Néanmoins, il y a lieu de rappeler que le groupe émirati, Imaar, chargé par le premier magistrat du pays de réévaluer le coût de l'autoroute Est-Ouest a abouti à une baisse de 15% de son montant initial. Cette étude n'a, à ce jour, pas été rendue publique, puisque l'Etat n'a pas jugé utile d'expliquer à l'opinion, comment et sur quelle base une telle réduction a pu se faire. Mais avant que ce même groupe se voit charger de la réévaluation du projet de l'autoroute Est-Ouest, il y a eu d'abord l'installation d'une commission mixte regroupant des responsables de la tutelle du ministère des finances et celle des Travaux publics. Cette réunion qui s'est tenue à huis clos tient compte de la réclamation faite par la tutelle des Finances et portant sur «la nécessaire révision de toutes les études ayant trait au projet de l'autoroute Est-Ouest». Néanmoins, il se trouve que les membres de celle-ci n'ont pu déterminer avec exactitude le montant de l'enveloppe financière que l'Etat devra dégager en faveur de la réalisation du projet de l'autoroute Est-Ouest. Et c'est pour cette raison, croit-on savoir encore, que la présidence de la République a chargé le groupe émirati, Immar, pour réussir là où la commission mixte sus-évoquée a échoué.