Paris vit, le 10 et 11 novembre, au rythme du «Forum sur la paix 2023» qui, pour sa sixième édition, va réunir pas moins de 25 chefs d'Etat et de gouvernement. Doivent également participer aux débats des représentants d'Etats, d'organisations internationales, d'entreprises, de banques de développement, de fondations et d'ONG de toutes les régions du monde. Pour ce sommet qui intervient dans un contexte de nouvelle crise majeure, avec l'agression barbare de l'armée sioniste contre la population civile de Ghaza, après avoir connu l'an dernier les nuages du conflit en Ukraine, le président français Emmanuel Macron n'a pas lésiné sur les moyens et il affiche de hautes ambitions, compte tenu des multiples enjeux qui grèvent les relations internationales. Il a dû, pour cela, ajouter à la dernière minute à l'agenda des travaux du sommet annuel, «une conférence humanitaire» sur l'agression barbare sioniste qui a déjà fait plus de 10000 morts, en majorité des enfants et des femmes et qui a transformé Ghaza, pour paraphraser le SG de l'ONU, en un «gigantesque cimetière». Expression significative de ces ambitions macroniennes, le slogan du sommet «construire ensemble dans un monde de rivalités» est à lui seul tout un programme alors que plusieurs autres thèmes comme le climat, en droite ligne du «Pacte de Paris pour les peuples et la planète», lancé en juin pour favoriser un «choc de financement» permettant de lutter simultanément contre le réchauffement et la pauvreté, la fonte des glaces, la refonte du système financier international ou la régulation de l'intelligence artificielle seront aussi de la partie. À cet égard, le «One Planet - Polar Summit», clôturé vendredi par le président français avec, à ses côtés, le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, doit se traduire par un «appel de Paris sur les pôles et les glaciers» face à «l'effondrement» de «toutes les surfaces gelées».À l'adresse de ses homologues présents à l'ouverture du sommet, parmi lesquels plusieurs chefs d'Etat africains, Macron dira que «malgré les guerres, on continue de faire vivre le multilatéralisme sur des sujets où nous n'avons pas d'autre choix que de coopérer». Si la thématique de «l'ordre public numérique» est également de circonstance, Macron ayant à présider avec son homologue néo-zélandais le 5e sommet de l'appel de Christchurch pour la «lutte contre les contenus terroristes et extrémistes violents en Ligne», les observateurs sont unanimes à considérer que la «conférence humanitaire», ajoutée in extremis au programme, devrait cristalliser toute l'attention politique et médiatique au moment où l'acharnement barbare de l'armée sioniste contre une population civile martyrisée atteint le paroxysme. Le président français qui a soutenu le «droit à se défendre» de l'entité sioniste et d' «éliminer le Hamas» appelle maintenant à une «trêve humanitaire» pour «soulager» la population acculée au sud de l'enclave palestinienne où plus de 10000 tués et 25000 blessés dont une majorité d'enfants, de femmes et de vieillards, ont subi la barbarie sioniste fascisante. «La lutte contre le terrorisme ne justifie pas de sacrifier des civils» a observé Macron dont l'invitation au gouvernement Netanyahu a reçu une fin de non-recevoir. Il n'empêche, aux dires de la diplomatie française, les pays européens, moyen-orientaux, du G20 et les ONG vont pouvoir se concerter sur un objectif crucial, en ces temps de terreur pour la population palestinienne. «Apporter une réponse de la communauté internationale aux besoins et à la protection des civils de Ghaza et fédérer les soutiens internationaux sur la base des besoins identifiés par les Nations unies». Pour rappel, la France a déjà expédié de l'aide pour «un corridor humanitaire maritime» depuis Chypre mais le blocus, imposé depuis 16 ans, par l'entité sioniste rend «compliqué» cet effort. «L'idée est de faire le tour des grands donateurs et d'accélérer l'aide à Ghaza», dit-on au Quai d'Orsay, tout en évoquant un volet sur l'aide concrète en matière d'alimentation, d'équipements médicaux et d'énergie, «une autre question compliquée» car l'entité sioniste maintient un siège barbare sans eau, sans nourriture, sans médicaments et sans carburant.