Un député de l'opposition travailliste britannique a démissionné de l'équipe dirigeante du parti, en désaccord avec la position adoptée en faveur d'Israël par le chef du parti Keir Starmer, de plus en plus sous pression face à la division dans ses rangs. Keir Starmer, que les sondages placent en bonne position pour devenir le futur Premier ministre du Royaume-Uni, appelle à des «pauses» humanitaires plutôt qu'à un cessez-le-feu, dans le sillage du gouvernement conservateur et d'autres dirigeants dans le monde. Mais sa position est critiquée au sein du parti travailliste, où certains la jugent trop pro-israélienne, au moment où le génocide sioniste s'accélère ouvertement.»Il est devenu clair que ma position sur la catastrophe humanitaire en cours à Gaza diffère substantiellement de la position que vous avez adoptée», a écrit dans sa lettre de démission adressée à Keir Starmer, Imran Hussain, député de Bradford dans le nord de l'Angleterre et en charge du travail dans le «shadow cabinet» (gouvernement fantôme) travailliste. Dans sa lettre publiée mardi soir, Imran Hussain, membre de l'aile gauche du Labour et au «shadow cabinet» depuis huit ans, condamne fermement l'attaque du 7 octobre mais estime que le droit d'Israël à se défendre «ne doit pas devenir le droit de violer le droit international sur la protection des civils ou de commettre des crimes de guerre». Le conflit ravive les divisions au sein du Labour, que Keir Starmer a réunifié et recentré après avoir succédé en 2020 au très à gauche Jeremy Corbyn, accusé d'avoir encourager l'antisionisme au sein du parti. Près de cinquante élus locaux (sur les 6.500 que compte le Labour) ont démissionné et de plus en plus de voix s'élèvent au sein des parlementaires pour appeler à un cessez-le-feu. Au moins 16 des membres du «shadow cabinet» ont ainsi affirmé ou partagé sur les réseaux sociaux une position divergente avec celle de Keir Starmer sur le conflit. Le Premier ministre Rishi Sunak a qualifié hier de «provocation et manque de respect» une marche pro-palestinienne prévue samedi, jour de commémoration de l'armistice de la Première guerre mondiale, accentuant la pression sur la police, qui refuse de l'interdire. Malgré l'appel des autorités à annuler cette manifestation, les organisateurs ont maintenu la marche à laquelle des milliers de personnes doivent participer afin de demander un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, martyrisée par l'armée sioniste. Rishi Sunak a déclaré qu'il jugerait le chef de la Metropolitan Police, Mark Rowley, «responsable» d'éventuels débordements. Mardi soir, le responsable de la police avait dit que la marche ne pouvait être interdite car «les renseignements concernant de potentiels troubles graves n'atteignent pas le seuil requis». En attendant, «nous ferons tout notre possible pour assurer que les évènements se déroulent sans perturbation», a insisté Mark Rowley, hier, sur X (ex-Twitter).