A n'en pas douter, le président Bouteflika plaidera la cause des pays les plus pauvres. C'est sous le thème: «Lutte pour un commerce plus juste et équitable» que se tiendra le sommet du G15 à La Havane. Lors de l'allocution prononcée par M.Mohamed Bedjaoui en sa qualité de président de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du G15, qui a eu lieu le 12 septembre 2006 à La Havane (Cuba), il a été mis l'accent sur les initiatives unilatéralistes et répétées des pays riches tendant à imposer des solutions à partir d'une lecture dénaturée et déterminante de la mondialisation. Face à cette approche, le groupe du G15 va oeuvrer à la promotion d'une approche nouvelle de coopération qui sera susceptible d'aboutir à une gestion plus solidaire et mieux concertée du risque international. Forger un nouveau consensus autour des grandes priorités qu'imposent les règles unilatérales du marché mondial et le traduire en une action concertée et solidaire des pays en développement, a ajouté le ministre des Affaires étrangères algérien. Créé en septembre 1989, à la suite du 9e Sommet des pays Non-alignés, qui s'est tenu à Belgrade, le G15 compte 15 pays chargés de plaider la cause des pays en développement pour faire contre-poids à l'hégémonie des huit pays les plus industrialisés de la planète, le G8, ainsi qu'à l'Organisation mondiale du commerce. Les Etats occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, ont imposé en 1995 un accord sur l'agriculture de l'OMC dans le but de réduire les prix du marché mondial, mais en réalité, cet accord n'a fait que pénaliser les pays en voie de développement puisqu'il leur impose une réduction de leurs droits de douane sans pour autant avoir la possibilité de subventionner leurs agriculteurs. Alors que leurs agricultures bénéficient de subventions faites à coups de milliards et autorisées par l'Organisation mondiale du commerce. A titre d'exemple la Mali, qui tire l'essentiel de ses recettes en devises dans l'exportation du coton, a engrangé 2,7 milliards de dollars en 2001-2002 (PIB), représente la moitié des subventions américaines accordées à ses producteurs de coton. Les inégalités sont encore plus criantes lorsque l'on s'intéresse aux échanges commerciaux internationaux dont 25 pays monopolisent 80% du commerce planétaire. Cette situation, au demeurant alarmante, pourrait influer de manière irrémédiable et procéder à la déstructuration sociale de plus de la moitié des pays du monde et surtout en Afrique subsaharienne (le Mali, Niger..) où plus des deux tiers de la population tire ses revenus du secteur agricole. Elle est d'à peine 2% aux Etats-Unis et de 4,5% dans les pays de l'Union européenne. Au nombre de 15 à l'origine, le G15 a été rejoint par quatre autres Etats. En plus de l'Inde, puissance industrielle détenant l'arme nucléaire, du Brésil riche en matières premières et premier producteur de café au monde, le G15 compte en son sein pas moins de cinq Etats membres des pays exportateurs de pétrole (Algérie, Nigeria, Venezuela, Indonésie et Iran), une force économique qui pourrait faire pencher la balance et faire entendre la voix des moins riches.