Le chef de l'Etat, M.Bouteflika, se rendra au sommet du G8 sur invitation du président américain George W.Bush. Le président de la République aura ainsi l'opportunité de plaider en faveur du Nepad devant les pays les plus industrialisés lors du sommet du G 8 à Sea Island en Georgie ( USA) qui réunira, du 8 au 10 juin, les dirigeants de l'Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Italie, du Japon et de la Russie. D'ailleurs, «l'Algérie est le membre leader de notre initiative Pan-Sahel» avait relevé la Maison-Blanche dans un communiqué rendu public. Dans cette optique, l'aspect économique sera au centre des débats. A cet effet, Washington a souligné que «l'Algérie est engagée à la mise en oeuvre de l'accord-cadre pour le commerce et l'investissement (Tifa) avec les Etats-Unis», signé en 2001. Lors de ce sommet, le poids de la dette, les subventions à l'agriculture pénalisantes pour les pays en développement, les opérations de maintien de la paix et la lutte contre les maladies endémiques, devraient, à ce titre, constituer les têtes de chapitre de l'ordre du jour des points que défendront les présidents, sud-africain, Thabo Mbeki, ghanéen, John Kufuor, nigérian, Olusegun Obasanjo, ougandais, Yuweri Museveni et sénégalais Abdoulaye Wade également invités à assister au sommet du G8. M.Abdelaziz Bouteflika, faut-il le rappeler, a été invité en tant que l'un des initiateurs du programme Népad et en sa qualité de chef d'Etat arabe et africain. Tandis que le Ghana fait partie des seize pays parmi lesquels le Bénin, le Cap Vert, le Lesotho, Madagascar, le Mali, le Mozambique et le Sénégal, désignés par les Etats-Unis qui vont être privilégié dans l'attribution des fonds pour l'aide au développement. D'autre part, le projet du Népad a été inscrit pour la première à l'ordre du sommet sur proposition du président français Jacques Chirac à la suite de la réunion France-Afrique qui a eu lieu au Caire à laquelle M.Bouteflika a grandement contribué. Par ailleurs, le président Bouteflika et les autres chefs d'Etat africains invités tenteront de réclamer une plus grande implication des pays industrialisés à l'encouragement de la «renaissance économique d'un continent marginalisé» en dépit de certains progrès réalisés en termes de stabilité politique et sécuritaire. En outre, les chefs d'Etat africains essaieront de faire adopter un plan d'action devant mobiliser l'initiative et les financements privés au service du développement. La question de la dette des pays pauvres ne saurait être occultée lors de ce sommet. Les dirigeants africains devraient, en outre, faire le point sur la mise en oeuvre de l'initiative de réduction de la dette des pays les plus pauvres qui arrive en principe à échéance à la fin de cette année. D'ailleurs, lors du sommet économique africain de Maputo, plusieurs dirigeants politiques ont souligné que le lancement de grands travaux d'infrastructure se heurtait au manque de fonds dans la phase initiale. C'est dans ce sens que les pays africains vont réclamer la création d'un fonds spécial pour financer les études et les travaux préparatoires nécessaires au lancement de grands projets trans-frontaliers comme adopté lors de la rencontre de Maputo. D'ailleurs, les Etats-Unis comptent, à ce sujet, sur l'appui des dirigeants des huit grands pays industrialisés pour soutenir leur plan de réformes démocratiques et économiques dans une zone allant de la Mauritanie au Pakistan. Pour ce faire, Washington a dû réviser le plan dit du Grand Moyen-Orient, devant, selon les stratèges américains, relancer la démocratie, l'économie et le commerce dans les Etats de cette région.