10.000 agents, dans l'ensemble des départements ministériels, subiront une formation pour être au rendez-vous en 2009. L'Algérie ambitionne, à l'horizon 2009, de construire son budget annuel sur la base de la budgétisation par objectifs qui devra «permettre d'évaluer les performances des actions publiques à travers leurs coûts, leur lisibilité et leur transparence». Pour ce faire, l'Etat doit entamer un vaste programme de formation dès l'année prochaine qui touchera pas moins de 10.000 agents dans l'ensemble des départements ministériels. Un projet «pharaonique», censé déboucher sur une meilleure maîtrise des dépenses de l'Etat, introduira des nouveautés de taille dans l'élaboration du budget. L'un des aspects les plus importants de cette approche tient dans le fait que les ministères devront travailler sur la base d'un programme à moyen terme, avec en prime, une obligation de résultat, mais surtout une responsabilisation des gestionnaires. Le gouvernement espère, à travers cette nouvelle démarche de la confection du budget de l'Etat, en finir avec la pratique actuelle qui se résume en une simple affectation de budgets de fonctionnement et d'équipements. Le directeur des études au ministère des Finances, M.Ferhat Iken, précise qu'en vertu de la nouvelle politique budgétaire, tout programme sera «encadré par des objectifs, mesuré par des résultats et évalué par des indicateurs de performance.» Ainsi, tous les services de l'Etat devront, avant de demander un budget, clarifier leur objectif à moyen terme. Le secteur de l'éducation, à titre d'exemple, sera tenu de définir le taux de réussite aux examens comme indicateur de performance tout en précisant les actions qui devront être engagées pour arriver à cet objectif telle que la conception d´un nouveau programme pédagogique au secondaire. Cette démarche sera, dit-on, bénéfique au sens où elle permet de «mesurer les écarts entre les résultats réels et les résultats attendus, d´apprécier le résultat obtenu par rapport au résultat attendu et aux ressources utilisées et apporter des correctifs à l´action engagée», souligne M.Iken. La réorganisation escomptée par le ministère des Finances qui a établi cette stratégie avec l'aide de l´Agence de coopération allemande au développement (GTZ) qui planche sur la question depuis 2002, révolutionnera la manière de présenter le budget de l'Etat. En effet, en 2009, il sera question d'élaborer trois nouveaux documents distincts appelés «volumes». Il s´agit du «budget principal des dépenses de l´Etat», d´un «rapport sur les priorités et la planification» sur une période de trois années et du «budget des dépenses des services déconcentrés des wilayas» qui indiquera la redistribution géographique des dépenses budgétaires de l´Etat. Il reste à savoir si l'administration algérienne parviendra à faire sa mue, au même titre, d'ailleurs, que l'institution législative qui est appelée à contrôler l'Exécutif.