Le baril va mal. Les prix du pétrole se sont enfoncés largement sous la barre psychologique des 80 dollars. Au point de toucher leur plus bas niveau depuis cinq mois. Une préoccupation pour les pays producteurs de pétrole, dont l'Algérie qui tire encore l'essentiel de ses revenus en devises de ses ventes d'or noir. Tantôt à la hausse, tantôt à la baisse, les cours de l'or noir n'ont pas cessé de faire du yoyo. Une instabilité qui les a conduits à un niveau constituant une côte d'alerte. La riposte pourrait être déclenchée incessamment. L'Algérie est prête. La possibilité de prolonger la réduction volontaire et supplémentaire de la production algérienne de pétrole brut, au-delà de mars 2024, «en cas de nécessité», afin d'atténuer les volatilités sur le marché international, a été évoquée par le ministre de l'Energie et des Mines. «L'Opep et ses partenaires de la Déclaration de Coopération demeurent extrêmement vigilants et attentifs à l'évolution des fondamentaux du marché pétrolier à court terme», a indiqué Mohamed Arkab. Les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs 10 alliés, dont la Russie, sont sur le pied de guerre. L'éventuelle détérioration prolongée du marché pétrolier les ferait sans coup férir entrer en action. En cas de nécessité, il n'est pas exclu la possibilité d'une prolongation des réductions volontaires au-delà du premier trimestre 2024», a affirmé le successeur de Abdelmadjid Attar par le biais d'un communiqué de son Département ministériel. Les «23» pourraient même serrer davantage leurs vannes. «Des mesures additionnelles pourraient être envisagées, si elles s'avèrent nécessaires, afin d'assurer une stabilisation durable du marché pétrolier», a assuré le ministre de l'Energie et des Mines. Une option brandie lors de la 36e réunion ministérielle de l'Opep+, tenue le 30 novembre dernier par visioconférence. L'alliance avait annoncé ce jour-là, comme il était attendu, de nouvelles coupes de sa production. Près de 900 000 barils par jour supplémentaires seront retirés du marché. Parmi les 23 pays de l'alliance, certains pays comme les Emirats arabes unis, l'Irak, le Koweït, le Kazakhstan, ou Oman, ont décidé de se joindre à cette initiative. L'Algérie a, pour sa part, décidé de procéder à une réduction volontaire supplémentaire de 51 000 barils/jour, à compter du 1er janvier 2024 jusqu'à fin mars prochain. Sa production passera ainsi à 908 000 barils/jour durant le premier trimestre de l'année 2024. Cette décision s'ajoute à la précédente réduction volontaire de 48 000 barils/jour, annoncée en avril 2023, en vigueur jusqu'à fin décembre 2024. «Cette mesure, adoptée de manière préventive et en concertation avec plusieurs membres de l'Opep+, vise à réaligner le marché pétrolier international sur ses fondamentaux intrinsèques plutôt que de le soumettre aux fluctuations irrationnelles des spéculateurs, responsables de la volatilité accrue et de l'instabilité observées», a précisé Mohamed Arkab. Toutes les mesures nécessaires ont été prises avec l'Agence de valorisation des hydrocarbures (Alnaft), la Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et ses partenaires à ce propos. L'objectif de ces actions est de garantir que l'Algérie respecte intégralement son engagement à réduire volontairement sa production tout au long du premier trimestre prochain, soulignent les services du ministère de l'Energie et des Mines. Sur le front du marché pétrolier les choses semblaient vouloir s'améliorer, hier. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février progressait de 1,35 dollars à13h25 pour s'échanger à 75,30 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour livraison en janvier avançait de son côté de 1,27 dollar à 70,61 dollars. Les deux références mondiales du marché de l'or noir affichaient une perte de 7 dollars chacune en dix jours. Une saignée...