Le prix du pétrole est devenu, ces derniers mois, l'obsession des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés non-Opep. Les prix peinent à se stabiliser, malgré la stratégie mise en œuvre par l'Alliance Opep+ qui a décidé de réduire son offre sur le marché de plus de 2,7 millions de barils par jour, pour stabiliser les prix du pétrole et surtout sécuriser leurs revenus. L'Algérie, qui a annoncé lors de la réunion ministérielle de l'Opep+, organisée à Vienne (Autriche) le 30 novembre passé, de réduire son volume de production de 51.000 bj jusqu'au mois de mars 2024, réfléchit d'ores et déjà à « la possibilité de prolonger la réduction volontaire et supplémentaire de sa production quotidienne du pétrole brut, au-delà de mars 2024, en cas de nécessité, afin d'atténuer les volatilités sur le marché international ». « Des mesures additionnelles pourraient être envisagées si elles s'avèrent nécessaires afin d'assurer une stabilisation durable du marché pétrolier », a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, dans un communiqué rendu public avant-hier, réaffirmant ainsi l'engagement crédible en faveur de la stabilité des prix du pétrole qui évoluent de manière erratique. La mise en pratique de l'engagement commun des pays membres de l'Opep+ est nécessaire pour atteindre cet objectif, tout en optant pour la prudence. « L'Opep et ses partenaires de la Déclaration de Coopération demeurent extrêmement vigilants et attentifs à l'évolution des fondamentaux du marché pétrolier à court terme », a indiqué M. Arkab, affirmant qu'« en cas de nécessité, il n'est pas exclu la possibilité d'une prolongation des réductions volontaires au-delà du premier trimestre 2024 ». L'instabilité du marché pétrolier détermine la volonté à l'action prochaine du groupe informel. L'Algérie prouve et confirme, une fois de plus, son engagement ferme dans la mise en œuvre de la stratégie de production de l'Opep+, rassurant ainsi ses alliés, la Russie et l'Arabie saoudite, quant à sa disposition à respecter les décisions communes prises par l'Alliance en faveur de la stabilisation du marché pétrolier, sous pression depuis quelques semaines, affecté par l'accentuation des tensions géopolitiques en Europe de l'Est et au Moyen-Orient, mais aussi par les signaux négatifs de l'économie mondiale, en déclin. L'Algérie a toujours joué un rôle clé dans le règlement de la crise pétrolière de 2014-2016. Le mercredi 28 septembre à Alger, les pays de l'Opep sont parvenus à un accord « historique » après des semaines de désaccords et de tractations. Ils ont convenu de réduire leur production d'or noir afin de soutenir des prix durablement affaiblis par une offre excédentaire. La même stratégie adoptée aujourd'hui pour stopper la dégringolade des prix du pétrole. Le groupe informel appelle à plus de solidarité et d'implication de tous les pays membres pour pouvoir remonter à nouveau les prix du pétrole qui ont baissé au plus bas niveau depuis cinq mois. La Russie et l'Arabie saoudite ont insisté, avant-hier, sur « l'importance de poursuivre la coopération entre les pays de l'Opep+ et la nécessité pour tous les pays participants d'adhérer à l'Accord de l'Opep+, de manière à servir les intérêts des producteurs et des consommateurs et à soutenir la croissance de l'économie mondiale ». L'Algérie adhère pleinement à cet accord et réfléchit, d'ores et déjà, à prolonger, si nécessaire, la baisse de sa production au-delà du mois de mars 2024. Le pays devrait sabrer sa production de 51.000 bj dès le 1er janvier 2024 et il est prêt à aller encore plus loin pour contribuer à la stabilisation des prix du pétrole sur le marché. M. Arkab pointe « les spéculateurs, responsables de la volatilité accrue et de l'instabilité observées ». Les spéculateurs sur la baisse des cours continuent d'influencer les prix du pétrole, dans un marché marqué par un rétrécissement historique de l'offre et des craintes grandissantes quant à la perturbation de l'approvisionnement du marché en la matière depuis la région du Moyen-Orient. Pour barrer la route aux spéculateurs et redresser les cours du pétrole, les pays de l'Opep+ doivent s'unir et s'aligner sur l'accord de l'Opep+ en vigueur.