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L'Opep face au double défi de la production et de la conjoncture ! L'Algérie et l'Arabie saoudite prêtent à poursuivre la baisse de production de pétrole
Les tensions géopolitiques en Europe de l'Est et au Moyen-Orient, accentuées par l'attente d'une riposte américaine en représailles à l'attaque en Jordanie de ses soldats, rendent les prix du pétrole très sensibles aux fluctuations de l'offre et de la demande et augmentent l'incertitude entourant les tendances incertaines des prix du pétrole qui ne trouvent plus sa trajectoire, depuis des mois, malgré la stratégie de réduction de production mise en place par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés non-Opep. Cette semaine encore, le baril de Brent et du WTI (référence américaine) a chuté d'environ 5%. Les prix restent en deçà de 80 dollars. La stabilisation des cours de l'or noir devient un véritable casse-tête pour les pays membres de l'Opep+, déterminés à maintenir inchangé leur plan de production pour soutenir le marché pétrolier, affecté, également, par la situation économique en Chine, en pleine séance de rattrapage depuis plusieurs mois ainsi que la baisse des investissements dans le secteur des hydrocarbures. Pour renforcer la demande et aboutir à un nouveau prix d'équilibre et éviter l'effondrement des économies dépendantes de la rente pétrolière, l'Opep prévoit de prolonger, selon le média Bloomberg news, «les réductions de production pétrolière jusqu'au deuxième trimestre 2024». Certaines parties s'interrogent sur la possibilité de l'Opep+ de lancer un nouvel effort en faveur du soutien du marché pétrolier. Néanmoins, le groupe informel examinera d'ici un mois cette éventualité visant à maintenir les restrictions au-delà du 31 mars 2024, selon la même source, supposant que l'Opep+ «ne prévoit pas d'apporter de changements à sa politique de production pétrolière». Le groupe informel a déjà entamé, pour rappel, les nouvelles réductions de sa production, le 1er janvier écoulé, et devrait patienter encore quelques temps avant d'établir un rapport d'évaluation de la situation du marché, influencé par plusieurs facteurs exogènes. L'Alliance a fait un point d'étape avant-hier, lors duquel, elle a approuvé le maintien de la stratégie actuelle de réduction de sa production, soutenue par les coupes volontaires de la Russie, l'Arabie saoudite et de l'Algérie, entre autres. Lors de cette réunion technique du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC), tenue par visioconférence, les participants ont confirmé «le bon suivi et le respect des engagements pris par ses 23 pays membres dans le but de limiter l'offre et de soutenir les cours». Dans un communiqué rendu public à l'issue de cette rencontre, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a assuré que «l'Algérie est prête à poursuivre la baisse de sa production pétrolière au-delà du 31 mars prochain, en concertation avec les autres pays de l'Opep+, afin de faire face aux évolutions du marché international», rappelant, à cet effet, que «conformément à l'engagement de l'Algérie, une réduction volontaire et additionnelle de la production de pétrole brut de 51.000 barils par jour a été mise en œuvre à partir du 1er janvier 2024, et ce, pour une période de 3 mois». Une décision audacieuse. Cependant, l'Algérie n'est le seul pays disposé à poursuivre la baisse supplémentaire et volontaire de sa production pour soutenir le prix de l'or noir, l'Arabie saoudite songe, aussi à prolonger sa baisse de production supplémentaire au-delà de la date fixée par le groupe au mois de novembre 2023. Pourtant, la compagnie nationale des hydrocarbures saoudienne, Aramco a exprimé son souhait d'augmenter sa capacité de production annoncée en 2021, ce qui n'est pas possible actuellement. Le pays s'est opposé à cette hausse, estimant que le moment n'est pas opportun. Les pays membres du groupe Opep+ devraient patienter encore un moment avant de relancer leurs projets d'investissement et de hausse de production. L'alliance réaffirme son attachement à la cohésion et à l'unité de l'Opep+, plus offensif depuis 2022. L'intérêt commun du groupe est la priorité. L'industrie fossile demeure nécessaire pour le bon fonctionnement de l'économie et du commerce mondial. Ce dernier est de plus en plus menacé par les attaques récurrentes des Houthis en mer rouge, un canal commercial par lequel transitent 12% des exportations d'hydrocarbures. Plusieurs pétroliers ont déjà dû changer d'itinéraire pour acheminer leurs livraisons. Les frais supplémentaires générés par ces déviations et les retards de livraisons menacent l'approvisionnement du marché mondial. Samira Takharboucht Voir sur Internet