Les ministres des Affaires étrangères de pays arabes et musulmans ont appelé vendredi à Washington à une fin «immédiate» de la guerre dans la bande de Ghaza, et exhorté les Etats-Unis à soutenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur un cessez-le-feu.»Notre message est que nous pensons qu'il est absolument nécessaire de mettre fin aux combats immédiatement», a déclaré le ministre saoudien Fayçal ben Farhane, au nom de la délégation conjointe de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Il a appelé à ce que le Conseil de sécurité de l'ONU approuve vendredi une résolution réclamant «un cessez-le-feu humanitaire immédiat» entre Israël et le Hamas, qui fait l'objet d'intenses tractations face à un probable veto des Etats-Unis. La conférence de presse était organisée peu avant que la délégation ne soit reçue dans l'après-midi par le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, destinée visiblement à faire pression sur Washington. Les ministres se sont dits «consternés» par le fait que la communauté internationale ne semble pas faire d'un arrêt des combats «une priorité» et que «cela fasse même l'objet de débat». Ils ont jugé, en outre, «inacceptables» les blocages de l'aide humanitaire destinée à la bande de Ghaza assiégée. Tout en étant favorables à des pauses humanitaires, les Etats-Unis se rangent derrière leur allié israélien pour refuser un cessez-le-feu plus large, qui profiterait selon eux au Hamas.»La solution est un cessez-le-feu» a déclaré le ministre égyptien Sameh Choukri, tandis que son homologue jordanien Ayman Safadi estimait que «la priorité numéro un est d'arrêter cette agression».»Si l'ONU échoue à adopter cette résolution (..), cela donnera à Israël un blanc-seing pour continuer le massacre de Palestiniens à Gaza», a-t-il dit en dénonçant l'»impunité» d'Israël. La délégation est composée des chefs de la diplomatie saoudien, égyptien, jordanien, qatari, turc et de l'Autorité palestinienne.»J'espère vivement que nos partenaires américains en feront plus. Nous pensons qu'ils peuvent en faire plus», a encore affirmé le ministre saoudien, disant, par ailleurs, refuser d'évoquer «l'après conflit» dans la bande de Ghaza, comme l'y incite très opportunément Washington, tant que la guerre continue. Jeudi, le secrétaire d'Etat américain avait de nouveau prétendu «impératif» qu'Israël fasse de la protection des civils une priorité, et parlé d'un «écart» entre l'intention affichée de protéger les civils et la réalité sur le terrain, dans l'une des critiques les plus explicites jusqu'à présent de l'administration Biden vis-à-vis de son allié. Selon le ministère palestinien de la santé, l'armée israélienne a fait plus de 17.480 morts dans la bande de Gaza depuis le début du conflit le 7 octobre. L'entité barbare sioniste agresse les infrastructures, la population et notamment les écoles et les hôpitaux, et elle attaque désormais le Sud de Ghaza où elle a contraint 1,9 million de Palestiniens à chercher refuge, promettant le considérer comme zone d'abri. Un autre mensonge.