C'est ainsi qu'a été qualifiée la création du Gpra, le 19 septembre 1958, par M. Réda Malek. La célébration du 48e anniversaire de la création du gouvernement provisoire de la République algérienne s'est ouverte avec une intervention du président de l'Organisation des moudjahidine (ONM), M.Saïd Abadou, sous le signe de la solidarité avec le peuple sahraoui en lutte depuis trente ans pour son accession à l'indépendance. M.Réda Malek, qui est intervenu en sa qualité d'ancien membre du Gpra, a fait un bref rappel des conditions historiques dans lesquelles a pris naissance ce dernier. Né d'une volonté de fer, quatre ans après le déclenchement de la guerre de Libération, il n'avait pour seul but que de mener l'Algérie à l'indépendance et sans aucune concession. Mai 1958 marque la chute du gouvernement Fimlim et la fin de la IVe République. De Gaulle prend le pouvoir en juin 1958 dans ce qui a été qualifié de coup d'Etat à l'époque. La politique du général consistait à appliquer la doctrine Einstein (en référence aux deux Allemagnes) à tous les Etats sérieux qui reconnaîtraient le Gouvernement provisoire algérien. Cela a été le cas de la Chine qui a reconnu le Gpra dès sa création, le 19 septembre 1958 par la voix de Chou En-lai. Cette doctrine consistait a rompre toute relation diplomatique avec les pays qu reconnaîtraient le Gouvernement provisoire de la République algérienne. La Yougoslavie a vu son ambassadeur rappelé à Belgrade. L'URSS qui a reconnu le Gpra en mars 1962, date qui correspondait avec le cessez-le-feu en Algérie, a vu son diplomate expulsé de Paris. Soutenu par les détenus d'Aulnoy, notamment par Aït Ahmed, le Gpra, dont la diplomatie algérienne écumait les quatre coins de la planète, a fini par implanter plusieurs représentations diplomatiques: Londres, Rome, Pékin, Belgrade ainsi qu'à Washington. Le 16 septembre 1959, et pour la première fois le général de Gaulle a évoqué l'éventualité d'un recours à l'autodétermination. C'est sur ce mot clé que M.Réda Malek a fait la connexion entre la lutte du peuple sahraoui pour l'indépendance et la révolution algérienne prise pour référence par celui-ci. Le président de la République sahraouie a adressé un message, à l'occasion du 48e anniversaire de la création du Gpra, aux organisateurs de cette rencontre. Le message lu par M.Mohamed Lamine Ahmed, représentant personnel du président sahraoui et premier président du Conseil des ministres de la République sahraouie, qualifiait la naissance du Gpra de point de départ vers l'indépendance et recouvrement de la souveraineté algérienne. Il a mis l'accent sur le rôle joué par la diplomatie algérienne pour faire entendre la voix du peuple sahraoui. 75 pays ont reconnu à ce jour la Rasd, a ajouté M.Mohamed Lamine. Il a fustigé, par ailleurs, le pouvoir marocain en précisant que ni Hassan II et encore moins son héritier, le roi Mohammed VI, ne feront changer les aspirations du peuple sahraoui à accéder à son indépendance. Il a aussi insisté sur la désinformation entretenue par la presse marocaine concernant la résolution du mouvement des pays non alignés. Les pays membres du MNA ont apporté leur soutien plein et entier à la cause du peuple sahraoui et ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à réactiver le plan Baker pour la tenue d'un référendum d'autodétermination sur lequel doit se prononcer librement ce dernier. «Mourir debout plutôt que de vivre à genoux», a ajouté M.Mohamed Lamine Ahmed, un des membres fondateurs du Front Polisario. Un slogan clamé haut et fort par le peuple algérien, il y a tout juste 52 ans.