Des frappes américaines en Irak ont tué hier à l'aube un membre d'un groupe armé, Baghdad dénonçant un «acte hostile», dans un contexte de tensions régionales exacerbées par l'agression barbare sioniste contre la population civile palestinienne de Ghaza. Au moins un membre d'une faction irakienne pro-Iran a été tué et 24 blessés dans ces frappes contre trois sites en Irak utilisés par des groupes pro-iraniens, ont affirmé des sources de sécurité irakiennes. Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a annoncé auparavant dans un communiqué que l'armée américaine avait mené des frappes aériennes contre trois sites pro-iraniens en Irak. Interrogé, un responsable du ministère irakien de l'Intérieur a déclaré qu'une frappe avait visé un site du Hachd al-Chaabi à Hilla, chef-lieu de la province de Babylone, au sud de Baghdad, faisant un mort et 20 blessés. Le Hachd al-Chaabi, une coalition de factions d'ex-paramilitaires chiites irakiens proches de l'Iran, est désormais intégré aux forces régulières irakiennes. Quatre personnes ont été blessées dans une deuxième frappe à Wassit (sud), a ajouté le responsable.» Le ciblage de sites militaires irakiens par la partie américaine est considéré comme un acte hostile», a réagi le gouvernement irakien dans un communiqué. Selon lui, les frappes ont tué un «membre» des forces de sécurité et blessé «18 personnes, dont des civils». Elles «nuisent aux relations bilatérales» et représentent «une atteinte inacceptable à la souveraineté» irakienne, a-t-il souligné. En début d'après midi, des dizaines de personnes ont participé à Baghdad aux funérailles du combattant tué, criant «Non, Non à l'Amérique» et «L'Amérique, le grand Satan». La foule, partie d'une mosquée de la capitale irakienne, a notamment brandi des drapeaux du Hachd al-Chaabi et des photos du général Qassem Soleimani, ancien commandant de la force Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la révolution iraniens, tué dans un raid américain en Irak le 3 janvier 2020. Selon un communiqué du Pentagone, l'armée américaine a «procédé à des frappes nécessaires et proportionnées sur trois installations utilisées par le Kataëb Hezbollah et des groupes affiliés en Irak». Ces frappes sont «une réponse à une série d'attaques contre des personnels américains en Irak et en Syrie menées par des milices soutenues par l'Iran, dont celle du Kataëb Hezbollah, contre la base aérienne d'Erbil (nord)», a-t-il dit. L'attaque à Erbil a blessé lundi trois personnels américains, dont un grièvement, selon le Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Elle a été menée à l'aide d'une drone explosif et a été revendiquée par le groupe appelé Résistance islamique en Irak, une nébuleuse de combattants issus de plusieurs groupes armés liés au Hachd al-Chaabi. Les attaques imputées à ces groupes contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie voisine depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre. Cent-trois d'entre elles ont été recensées par Washington depuis mi-octobre, en majorité revendiquées par le groupe Résistance islamique en Irak, qui dénonce le soutien américain à l'entité sioniste. Washington déploie environ 2.500 militaires en Irak et 900 en Syrie, dans le cadre d'un dispositif destiné à lutter contre une menace de l'Etat islamique (EI).