Washington a encore démenti des frappes de la coalition «Il n'y a pas eu de frappes de la part des forces américaines ou de la coalition dans cette zone», a réagi une source de la coalition, indiquant toutefois «être au courant de frappes (...) ayant tué et blessé plusieurs combattants de Kataëb Hezbollah», une milice chiite irakienne. Plus de 50 combattants pro-régime, dont une majorité d'irakiens, a été tué dans des frappes nocturnes contre des positions du pouvoir dans l'est de la Syrie, soit le bilan le plus lourd pour Damas depuis des mois, selon une ONG. Ces frappes ont visé, dans la nuit de dimanche à lundi, la ville d'al-Hari, située près de la frontière irakienne, où des milices étrangères se battent au côté du régime syrien, dans un pays ravagé par une guerre complexe depuis plus de sept ans. «Cinquante-deux combattants, dont 30 Irakiens et 16 Syriens, y compris des soldats et des membres de milices loyalistes, ont été tués», a ainsi indiqué l'OSDH. Selon lui, la nationalité de six combattants reste à déterminer. L'Observatoire, qui dispose d'un vaste réseau de sources à travers le pays, avait évoqué en matinée un premier bilan de 38 morts. Il n'était toutefois toujours pas en mesure d'identifier l'origine de ces tirs, les plus meurtriers depuis des mois contre les forces du régime d'après l'ONG. Selon M. Abdel Rahmane, des blessés ont été soignés dans la ville voisine de Boukamal, tandis que d'autres ont été transportés vers l'Irak. Une source militaire à Deir Ez-Zor a indiqué que des avions de combat «ont mené des frappes aériennes sur des positions conjointes irako-syriennes à al-Hari». Les médias d'Etat syriens ont attribué ces frappes à la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, une affirmation qui a toutefois été démentie par une source au sein de ces forces antidjihadistes. Citant une source militaire, l'agence officielle Sana a affirmé que plusieurs personnes avaient été tuées et blessées par des appareils de la coalition américaine, sans fournir de bilan précis. «Il n'y a pas eu de frappes de la part des forces américaines ou de la coalition dans cette zone», a réagi une source de la coalition, indiquant toutefois «être au courant de frappes (...) ayant tué et blessés plusieurs combattants de Kataëb Hezbollah», une milice chiite irakienne patronnée par l'Iran. Al-Hari est située dans la province orientale de Deir Ez-Zor, riche en pétrole, où les forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis, et les forces gouvernementales syriennes, appuyées par la Russie, mènent des offensives distinctes contre le groupe Etat islamique (EI). L'EI a perdu l'essentiel du territoire qu'il contrôlait depuis 2014 en Syrie et en Irak. Mais le groupe ultra-radical reste présent dans des zones désertiques transfrontalières, notamment dans la province de Deir Ez-Zor. Les forces gouvernementales contrôlent les terres à l'ouest du fleuve Euphrate, qui traverse la province de Deir Ez-Zor, tandis que les FDS se battent pour expulser l'EI d'une série de villages situés sur la rive est, près de la frontière irakienne. Une ligne dite de «déconfliction» qui longe le fleuve est en place depuis 2017 afin d'empêcher tout affrontement entre les forces du régime et les FDS dirigées par les Américains. La coalition, qui intervient en Syrie depuis 2014 pour combattre l'EI, a pluisueurs fois frappé des forces du régime au cours de ces dernières années. Le 24 mai, douze combattants pro-régime ont péri dans un raid aérien contre des positions de l'armée syrienne au sud de Boukamal, une ville reprise à l'EI par le régime en novembre dernier et située à quelques kilomètres de la frontière. L'OSDH et des médias d'Etat syriens avait attribué cette frappe à la coalition, mais le Pentagone avait nié. Le 7 février, la coalition a reconnu avoir tué au moins 100 combattants prorégime, dont cinq Russes selon Moscou, dans la province de Deir Ezzor, en représailles à une attaque contre des positions des FDS. En septembre 2016, des raids contre des positions militaires du régime, également dans l'est, avaient coûté la vie à plus de 60 soldats syriens. La coalition avait alors indiqué avoir pris les forces du régime pour des jihadistes. Les frappes contre al-Hari interviennent au lendemain de la reprise par les FDS de Dachicha, un village situé dans le nord de la province de Hasakeh. Dachicha représentait un «fief important» de l'EI dans cette province et se trouvait sur un «couloir vital» reliant autrefois les territoires des jihadistes en Syrie et en Irak, selon le directeur de l'OSDH. «Pour la première fois en quatre ans, Dachicha, une ville réputée pour le transit d'armes, de combattants (...) entre l'Irak et la Syrie, n'est plus contrôlée par les terroristes de l'EI», a commenté lundi Brett McGurk, l'envoyé spécial du président américain auprès de la coalition anti-EI. Par ailleurs, le Hachd al-Chaabi, supplétif crucial de l'armée irakienne contre le groupe Etat islamique (EI), a accusé les forces américaines d'avoir tué 22 de ses membres dans ces frappes aériennes sur l'est de la Syrie frontalier de l'Irak.»Les avions américains ont tiré deux missiles téléguidés sur une position permanente des unités du Hachd al-Chaabi, le long de la frontière avec la Syrie, tuant 22 combattants et en blessant 12», indique un communiqué du Hachd. Le Hachd al-Chaabi rappelle dans son texte avoir été déployé par les autorités de Baghdad le long de la frontière poreuse avec la Syrie depuis l'annonce de la victoire sur l'EI proclamée en décembre par Bagdad. La position visée lundi se trouve à «700 m à l'intérieur du territoire syrien», «au nord de Boukamal», précise le Hachd, qui explique s'être déployé en certains endroits du territoire syrien «en raison du caractère désertique de la zone et pour des impératifs militaires afin d'empêcher les infiltrations terroristes en Irak» et «au su du gouvernement syrien». Le Hezbollah irakien, proche de l'Iran, a rejoint lors de sa création en 2014 le Hachd al-Chaabi, une coalition placée sous l'autorité du Premier ministre irakien. Le Hachd a annoncé avoir ouvert une enquête sur cet incident dont les résultats seront communiqués au Premier ministre.