Plus de 82 milliards de dinars, censés être mobilisés dans le cadre du programme de relance pour les années 2001 et 2002 et représentant les fameux grands travaux, dorment toujours dans les caisses de l'Etat. Le secteur des chemins de fer, à lui tout seul, est concerné par des projets dont le montant est de 36 milliards de dinars. Le programme de relance économique a, en effet, prévu pas moins de 5 projets, répartis entre les wilayas de Tizi Ouzou, Oum-El-Bouaghi, Tébessa et Oran. Les wilayas des Hauts-Plateaux se taillent la part du lion avec une immense réalisation devant relier la ville d'Arzew à Mechria, pour un financement de 24 milliards de dinars. Les projets autoroutiers ne sont pas en reste dans les prévisions du plan de relance qui a mis dans la cagnotte 25,8 milliards de dinars, dont 20 pour la seule année 2001. Le programme de relance prévoit pour les exercices 2001 et 2002, deux usines de dessalement, une dérivation de l'oued Djer, un assainissement de la vallée du M'zab, le désenvasement de deux barrages et la réalisation de trois autres, pour ne citer que les projets les plus en vue. Autant de projets qui viennent rallonger une longue liste des intentions d'investissements publics, à l'image du tramway d'Alger-Est, qui bénéficie d'une enveloppe de 4,9 milliards de dinars et du cyber-parc de la nouvelle ville de Sidi-Abdellah, financé à hauteur de 10 milliards de dinars. Le retard accusé dans la réalisation de cette infrastructure tire son origine d'une histoire d'assiette foncière, dont la nature juridique était problématique. Le problème réglé récemment, l'on s'attend à ce que dans un proche avenir ce projet connaisse un début de réalisation. L'on soutient de sources sûres que les Indiens sont très intéressés par ce marché, en plus de celui des chemins de fer, où ils bénéficient d'une avance au vu de leur longue expérience dans le domaine. En attendant, il y a lieu de souligner que, hormis la «location-vente», dont les tranches 2001 et 2002 sont une réalité, et l'usine de dessalement d'eau de mer d'Oran, qui a fait l'objet d'une ouverture de plis la semaine écoulée, aucun autre grand projet prévu ne connaît un début de réalisation. Mieux, pour tous les projets cités plus haut, il n'y a même pas eu d'appel d'offres national ou international. Autrement dit, à plus de quatre mois du démarrage effectif du programme initié par le chef de l'Etat et près d'une année après son discours devant les cadres de la nation, l'essentiel du budget consacré à la relance économique n'est pas encore effectivement investi. Cet état de fait, M.Khelil, délégué du gouvernement, chargé du dossier de la relance, l'impute au fait que la plupart des grands projets nécessitent un savoir-faire actuellement inexistant en Algérie. Approché par L'Expression, le délégué du gouvernement relativise ce retard en affirmant que «le plus important est que l'Etat consente à investir dans des infrastructures vitales pour le pays et pour les générations à venir. Il est important de mûrir ces projets et de ne pas se précipiter». M.Khelil ajoute que la priorité du gouvernement, dans cette première phase, est de suivre de très près l'application du programme dans son volet développement local. A ce propos, il se dit satisfait de l'avancement des réalisations en citant de multiples exemples de réussite dans le domaine des infrastructures scolaire et universitaire où, désormais «un lycée est réalisé en moins d'un an, alors qu'il mettait 7 à 8 ans pour voir le jour, il y a, à peine quelques années». Par ailleurs, le délégué de Benflis soutient que l'action du gouvernement ces quatre derniers mois a permis l'éclosion d'un nouvel esprit d'entreprise chez les cadres locaux, soumis à une obligation de résultat. Enfin, il semble qu'au gouvernement on ait plus insisté sur les petits projets de proximité destinés à rendre la confiance au citoyen dans leur Etat. Quant aux grands projets sectoriels, leur tour viendra dans quelques mois.