Saâdani a surpris son monde en procédant à l'élection du bureau de Tipaza. «En réalité, l'instruction relative au renouvellement des bureaux de mouhafadhas n'a pas été gelée», indique Saïd Bouhadja à L'Expression. Pourtant deux semaines se sont écoulées depuis sa signature par le secrétaire général du parti. «Nous attendions la répartition des tâches entre les membres du secrétariat national de l'instance exécutive», précise-t-il. Le retard n'est donc pas dû au casse-tête du cumul des mandats. Le porte-parole du parti tente une explication. «L'interdiction pure et simple du cumul ne peut pas être observée rigoureusement parce qu'il se trouve qu'on rencontre des gens qui ont une crédibilité certaine et qui ne peuvent pas se présenter en raison d'une interdiction. On se doit d'être souple et d'étudier les dossiers au cas par cas». Il y a cependant le préalable des cotisations de 2005 et 2006 auquel doit répondre le candidat à l'élection, relève-t-on. Il faut rappeler que les militants qui étaient en rupture de ban avec l'actuelle direction n'ont pas tous observé les règles élémentaires du militantisme. Certains seront piégés par cette clause. Selon Bouhadja, les restrictions du cumul ne concernent pas tous les élus. Elles touchent, en premier lieu, ceux qui sont dans les exécutifs des assemblées élues, comme les APC ou les APW. Ils ne peuvent être juges et parties. Mais les superviseurs auront toute latitude de juger sur pièce. Le choix de superviseurs «hors normes» semble justifier la démarche de Belkhadem qui a tenu à confier l'ensemble de l'opération aux seuls membres du secrétariat national. Il leur donne une sorte d'autorité dont souffraient leurs prédécesseurs. Cette démarche lui permet, également, d'avoir une vision très claire de la situation. Ainsi les tâches ont été réparties de la manière suivante: Amar Saâdani s'occupe du Centre; Saïd Bouhadja à l'Ouest en plus de Béchar et Naâma; Amar Tou au Nord-Est; Abdelkader Bounekraf dans les Hauts-Plateaux et la vallée du Chéliff; Abdelkrim Abada au Sud et Salah Goudjil au Sud-Est. On constate que personne ne figure dans la région dont il est issu et où il pourrait avoir des affinités. L'opération se déroule en deux temps, selon Bouhadja. Le superviseur organise une première rencontre qu'il consacre à la sensibilisation et à l'explication de l'instruction. Il tient ensuite une seconde durant laquelle il installe la commission de candidature puis procède à l'opération du vote de bureau. Les membres du secrétariat sont évidemment secondés par les superviseurs déjà sur place pendant toute l'opération. Amar Saâdani a surpris ses pairs, jeudi dernier, en procédant à l'élection du bureau de Tipaza. L'opération s'est déroulée dans la transparence et donné un bureau «démocratiquement élu», indiquent des sources proches de la mouhafadha. Rappelons, enfin, que l'opération de renouvellement de kasmas s'est terminée dans la majorité des mouhafadhas. S'agissant des kasmas où l'installation n'a pas pu avoir lieu, les superviseurs seront habilités à désigner le bureau comme cela s'est produit jeudi dernier à Chlef. Belkhadem avait indiqué que le vote des bureaux de mouhafadhas ne pouvait s'effectuer qu'après la finalisation et l'installation des kasmas. Certains militants pensaient que l'élection des bureaux de mouhafadhas allait connaître un coup de frein pendant le mois de jeûne. «Bien au contraire, répond Bouhadja, elle va s'accélérer durant le Ramadhan. Nous préférons travailler pendant que les autres font la sieste.»