Est- ce le déclic pour le marché automobile en Algérie? Au vu de la déclaration récemment formulée par le patron de la toute dernière marque automobile à entrer en lice, à savoir Baic, tout porte à répondre par l'affirmative. À en croire ce concessionnaire, les prix de vente des modèles de cette marque chinoise débuteraient à partir de 1 500 000 DA TTC pour une citadine d'entrée de gamme. Toutefois, les observateurs invitent à attendre le début de commercialisation, dans 6 mois, pour pouvoir apprécier avec justesse les tarifs qui seront pratiqués. L'on rappelle que pour l'heure, les modèles présentés sont, Baic X35, Baic U5 Plus, Baic X5, Baic X7 et Baic BJ 40 et déclinés aussi bien en carrosserie berline que SUV. Baic qui a repris langue avec le marché algérien de l'automobile, vient ainsi d'effectuer, en cette mi-janvier, une entrée fracassante en annonçant «une volonté de casser les prix». Le fait est bien là, surtout que les prémices de cette guerre des prix ont été observés à la faveur du retour d'autres marques automobile venues tout droit de l'Empire du Milieu, à l'instar de Cherry ou encore de Geely, lesquelles ont pu créer l'effet psychologique escompté sur le marché automobile national, notamment en apportant un bémol au marché de l'occasion, où, les prix ont atteint des seuils inédits. Il arrivait en effet de voir sur les souks des voitures vieilles de plusieurs années vendues à un taux largement supérieur à leur prix d'achat. En fait, et dans une dynamique de reprise du business automobile du neuf, désormais palpable, les constructeurs chinois entendent frapper les esprits en proposant des produits au design frais et futuriste, tout en jouant sur le facteur prix, tellement déterminant sur le marché algérien. Tel est le cas pour Geely qui a, dès décembre dernier, via son représentant Sodivem, affiché de grandes ambitions, en mettant en avant des fers de lance, entre SUV et berlines de son cru. Notamment le Coolray et l'Emgrand. Idem pour Cherry qui a signé son lancement officiel en Algérie dès novembre dernier. Outre le fait d'observer scrupuleusement les recommandations du cahier des charges relatif à la représentation automobile, les premiers responsables de Cherry ont fait l'effort d'offrir des voitures à moins de deux millions de dinars aux clients algériens. En parallèle, Fiat Algérie, a en décembre dernier, vendu son premier véhicule sorti de l'usine d'Oran. Une heureuse cliente était alors partie à bord de sa Fiat 500 flambant neuve. Notons que cette usine tourne, désormais, avec à l'horizon la livraison de 90 000 véhicules sur une année. La bonne nouvelle est que ces modèles qui bénéficieront de la touche algérienne des sous-traitants locaux verront leurs prix nettement plus avantageux que ceux déjà pratiqués à l'issue du tout- import. En fait pour Fiat, les ajustements de prix en faveur du client final ont commencé, il y a quelques mois déjà, notamment lorsque Fiat Al Djazaïr annonçait la nouvelle tarification, revue à la baisse, de ses véhicules commercialisés en Algérie, suite à l'obtention du label d'origine Europe EUR.1 pour ses usines européennes. En arrière-plan de cette dynamique figure l'industrie automobile, avec pas moins de trente dossiers de demandes d'investissement d'usines automobiles déposées au ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique. Les acteurs actuels entendent, pour leur part, passer à une nouvelle étape avec l'installation d'un outil industriel pour asseoir définitivement leur présence sur notre marché; ce qui va en droite ligne avec la démarche adoptée par les pouvoirs publics. Mokdad Agoune, directeur de l'intelligence économique au ministère de l'Industrie, annonce de son côté, une réelle reprise du marché automobile national au cours du second semestre 2024. Il invoque alors les mesures et autres facilitations accordées par les autorités aux opérateurs dans les secteurs de l'importation et de la production.