À près de deux mois de l'entrée du mois sacré de Ramadhan, l'appareil judiciaire est en train de «graisser» la lourde machine, mais qui, une fois, mise en route, s'emballe, quelquefois, follement. À Alger, du côté du «Ruisseau», on se prépare avec précaution, notamment, aux croisements de fer, parquet-défense, et, pour ne pas faillir aux traditions, la légendaire sévérité des juges du siège, contre la reconnue turbulence, l'impertinence, et même, l'audace des défenseurs, les jeunes surtout, jaloux du droit de la défense. C'est ainsi que le jeune duo de chefs de la cour de la capitale, en l'occurrence, Dounia zed Guellati, la présidente de la cour, et Lotfi Boudjemââ, ont d'ores et déjà, pris le taureau par les cornes, et se sont montrés prêts à affronter, le Ramadhan, le jeûne, leurs effets bénéfiques, mais éreintants, durant vingt-neuf, voire, trente jours qui traineront souvent, dérèglement climatique oblige, de grosses journées, où une assassine chaleur s'apprête à faire de Ramadhan 1445, comme tous les ans à intervalles irrégulières, une pénible épreuve! Certains magistrats et magistrates ont une tradition annuelle, qui sort de l'ordinaire: prendre le congé annuel au seul mois de Ramahdan. C'est une bonne chose, car, pénible constat, ces magistrats, ont le tic de ne pas se passer durant la journée, de fumer énormément, de trop prendre l'inévitable café, de ne pas supporter les chamailleries des citoyens «terrassés» par le jeûne, de ne pas se priver d'autres gâteries, genre, mâcher du chewing-gum, de la sève échappée des arbres. L'essentiel étant d'être soi-même: un magistrat musulman, pratiquant, pieux et serein pendant le jeûne. Sachant pertinemment que le mois sacré n'est qu'un bon et honorable invité, nos magistrats «déserteurs» reprendront, trois jours près l'Aïd Esseghir 1445 le boulot, robe noire en premier. Devrions-nous rappeler à nos chers lecteurs qu'à Alger, la cour cherche encore son équilibre dans le traitement des dossiers accumulés durant des années par la faute de chefs de cour, peu enthousiastes à bien faire leur boulot, surtout du temps du Hirak, où un procureur -adjoint de la Rrépublique du tribunal de Sidi - M'hamed-Alger avait annoncé «triomphalement» qu'il en avait marre de voir ses collègues travailler sous la contrainte du «téléphone»! Alors qu'en réalité, ce n'était pas à lui, parquetier, qui devait dénoncer ces pratiques, mais plutôt un juge d'instruction, ou un juge du siège. Le parquet, lui, par la force de la loi, est par excellence, soumis aux instructions de la tutelle.