Un p'tit tour effectué dans des cours de justice, deux jours avant l'Aïd 1444, nous a permis de voir à l'oeuvre des magistrats esquintés par Sa Majesté Sidna Ramadhan. À Boumerdès, précisément, à la porte d'entrée, six policiers étaient sur le qui-vive, à midi tapantes, alors que la sombre salle d'audience couvrait les joutes royalement menées par l'excellente présidente de chambre, Bellil, savamment soutenue par un extraordinaire duo qui veille au grain, surtout que cette audience se tient au crépuscule de Sidna Ramadhan. Dans le coin réservé au parquet général, le sympathique Yassine Bensari, 1er adjoint d'Abdenour Gaci, le procureur général, venait d'entamer une tournée de reconnaissance des lieux, car à 12 heures trente passées, le «coma ramadhanesque» commençait à atteindre les cervelets des fonctionnaires, magistrats, greffiers, experts de justice, huissiers, avocats, (n'est-ce pas Me Bouzerzour de Rouiba?) Services de sécurité, et...visiteurs soumis... Au diktat du jeûne! À Bir Mourad Raïs, c'est l'éternel branle-bas quotidien, une course effrénée contre l'immobilisme, menée de main de maître par le duo de chefs du tribunal, l'élégant Med Haouchine et l'actif Fayçal Neggaz. Le personnel affecté au guichet unique, travaille, à l'étroit, en non-stop, sans trop se plaindre. Pour leur part, les magistrats d'Hussein Dey s'inquiétaient quant à l'état de santé de la petite fille de Hocine Taka, un des adjoints de Moussa Guerroumi, le procureur de la République, les visiteurs entrent au compte-gouttes. Divisé en deux grands espaces, le guichet est à cheval afin de satisfaire les désirata des justiciables, parfois un peu pressés. Au 1er étage, le couloir réservé à l'instruction, sonne creux. Il est vrai que l'accueil des justiciables convoqués pour l'instruction, se fait à «huis clos»! Au dernier palier, Imène, la douce présidente du tribunal et Moussa Guerroumi, l'éveillé procureur de la République, eux, s'affairaient à du travail en commun au bureau du parquetier, et avec ceci de particulier: ce fut la présidente de se rendre en personne, au côté opposé à celui du couloir de la présidence. Ce geste fort apprécié, ne pouvait que conforter les gens de la magistrature, car «l'indépendance de la juge» se rendit sans complexe, chez «la colonne vertébrale» de la justice, le parquet! Toujours à Hussein-Dey, au rez-de-chaussée, alors que le personnel rendait hommage à feu Me Tayeb Belarif le vieux conseil d'Hussein Dey, décédé le jour même, plongeant les «robes noires» dans un désarroi total, car un monument venait de s'en aller. Les bâtonniers Abdelmadjid Silini, Med-Hassan Baghdâdi, Amine Sidhoum, Me Tahar Khiar, Me Amine Benkraouda, Me Hamza Khamis, Me Amira Benabbès, et Me Tahar Boukhari étaient ce jour très affectés par cette inestimable perte, pour la défense. À Sidi M'hamed-Alger, l'équipe chère au duo de chefs du tribunal, termine en beauté le jeûne 1444, nous allions écrire en roue libre, car les rôles, même les plus édifiants sont pratiquement terminés, selon les récentes statistiques, relevées avec soin par les services de la vigilante Dounia Guellati, et du feu follet Abdelkrim Derbali, qui veillent sur les chiffres, comme le lait sur du feu, attendant avec beaucoup d'appréhension, les deux jours fériés, juste de quoi souffler un tout petit peu.