Le directeur de cabinet du Chef du gouvernement, M.Brahim Bouzeboudjene, a installé officiellement, hier M.Mohamed Raouraoua en qualité de commissaire général chargé de l'organisation de l'Année de l'Algérie en France en remplacement de M.Hocine Snoussi. L'Année de l'Algérie en France, manifestation de grande envergure, doit se dérouler tout au long de l'année 2003. L'ex-commissaire de l'Année de l'Algérie en France a été limogé, jeudi dernier, par décision du Président de la République sans que les motifs de ce limogeage soient précisés. Néanmoins, le commissariat en charge de ces préparatifs, entamés l'année dernière, a été l'objet de nombreux critiques sur les méthodes de gestion ainsi que les conflits qui opposent certains de ses membres. Des accusations dans les milieux avaient alimenté les colonnes de la presse depuis quelque temps quant à la destination des fonds colossaux consacrés à cette manifestation et estimés à plus de 500 milliards de centimes. Certains cercles évoquent «des dépenses injustifiées de plusieurs millions en dinars et en devises mettant en péril la trésorerie du commissariat de cette manifestation qui durera une année». On croit savoir qu'à une année du coup d'envoi de cet événement, les sommes restantes ne suffisent pas à en couvrir les besoins. Ce qui fait que les responsables du commissariat auraient sollicité des fonds supplémentaires pour couvrir les lacunes budgétaires. Ce qui aurait suscité la colère de Bouteflika. Quelques heures après le limogeage du colonel Snoussi, certaines sources proches du commissariat ont commencé à expliquer que parmi les raisons de ce limogeage des comportements clientélistes ont entaché la réputation du commissariat. On note parmi les personnes nommées au sein de cet organisme, plusieurs proches de l'ex-commissaire ainsi que «des jeunes personnes recommandées». Ces proches auraient bénéficié d'un traitement spécial selon des indications puisque plusieurs bureaux à Paris, destinés initialement à la préparation et à la coordination seraient transformés en appartements pour ses proches. Le colonel Hocine Snoussi a brisé la carapace de l'anonymat lorsque l'équipe qui entourait le président Chadli Bendjedid a cru voir à travers lui, l'homme idéal pour animer Riad El-Feth construit à coups de milliards. Riad El-Feth n'a pu devenir, sous sa houlette, cet espace culturel capable de donner à l'Algérie une référence similaire au centre Pompidou en France. Des budgets faramineux engloutis par la politique «culturelle» du colonel dans sa recherche effrénée de faire de ce centre le coeur de la culture algérienne. Actuellement, Riad El-Feth, se meurt dans l'indifférence et dans la misère des artistes sans qu'ils aient pu trouver le recul nécessaire pour développer une synergie culturelle capable d'assurer à l'Algérie une deuxième génération d'artistes, tant réclamée et jamais retrouvée. En 2001, Le colonel Snoussi est revenu pour assurer la préparation de l'Année de l'Algérie en France. Un événement dont la portée et la résonance internationales sont susceptibles de redonner à notre pays une aura sérieusement compromise par dix années, de solitude. Mohamed Raouraoua, le nouveau commissaire, est considéré comme l'homme de la situation. Il n'est pas à sa première mission sensible. Actuellement président de la FAF, Raouraoua est âgé de 54, à son actif professionnel, il a été membre du comité chargé de la préparation de l'équipe nationale au Mondial 1986, et enfin président de la commission publicité et sponsoring au Comité d'organisation de la CAN-1990 à Alger. Le nouveau commissaire de la commission de préparation de l'Année de l'Algérie en France est aussi un ancien cadre du ministère la Communication et de la Culture actuellement à la retraite. Il possède une carte de visite assez étoffée, pour mener à bien cette tâche, notamment, en qualité de gestionnaire. Pour finir, il occupe, respectivement, les postes de directeur central des relations extérieures et de coopération au ministère de la Culture, directeur général de la télévision algérienne et enfin, président-directeur général de l'ANEP de 1985 à 1994.