Les manifestations se tiendront à la date prévue, c'est-à-dire à partir de janvier 2003. Mohamed Raouraoua, commissaire général de l'Année de l'Algérie en France, a développé, hier, les grandes lignes du programme d'action. Il s'agit d'une manifestation inédite dont le but consistera à présenter le patrimoine artistique et culturel de l'Algérie. Au cours de cette conférence, M.Raouraoua a rappelé les objectifs de cet événement, par ailleurs, défini par le décret présidentiel numéro 01-45 et visant la mise en valeur «des richesses de la société algérienne à travers la diversité des registres de son patrimoine, de son histoire, de ses créations, de son vécu, de ses valeurs et du regard qu'elle porte vers son avenir de modernité, de dialogue, de partenariat et d'amitié». Après avoir présenté les structures mises en place dans le cadre de l'organisation de cette année (commissariats généraux, l'un dans le pays d'accueil et l'autre dans le pays invité, comité mixte...), M.Raouraoua a évoqué les grandes lignes des programmes et la contribution des différents secteurs d'activité (théâtre et danse, arts plastiques, livre et édition, patrimoine, cinéma et audiovisuel et musique). Il a, par ailleurs, souhaité qu'à l'issue de cette manifestation «l'ensemble des opérateurs culturels en Algérie puisse poursuivre l'élan que nous voulons imprimer à la mise à jour de ce patrimoine». Concernant le volet financier, le commissaire général de cette manifestation a fait savoir qu'une enveloppe de 90 milliards de centimes a été débloquée par l'Etat alors que les partenaires du pays d'accueil prennent en charge les manifestations sur leur territoire, transports intérieurs et communication inclus. M.Raouraoua a, cependant, ajouté qu'une autre partie du financement du fonctionnement sur le sol français s'effectue sur la base d'un budget commun alimenté à parts égales par l'Etat hôte et l'Etat invité. Evoquant le sponsoring, il a souligné que le groupe Khalifa et l'ensemble de ses filiales participent également à ce vaste programme de l'Année de l'Algérie en France. Ainsi, des entreprises algériennes et françaises, «désireuses d'associer leur image à celle de l'événement» sont sur le point de souscrire à des accords similaires. A propos de la rumeur d'annulation de la manifestation qui a été colportée par certains journaux, le responsable algérien a déclaré que l'Année de l'Algérie est sur le bon chemin et que les manifestations se tiendront à la date prévue, c'est-à-dire à partir de janvier 2003. Interrogé sur le volet cinématographique et l'annulation de certaines oeuvres, M.Abdou B., responsable de ce secteur, a déclaré que le Commissariat n'est pas un producteur, mais bien une structure qui aide les cinéastes en difficultés, à finaliser leurs projets cinématographiques avec un apport financier à hauteur de 20%. Et d'ajouter, outre les huit projets, qui ont été sélectionnés, quatre autres films ont été proposés au Fdatic pour accélérer la production. C'est le cas, du film de Dehane Les suspects, Stationnement gênant de Mohamed Zemouri, Viva laldjérie de Nadir Moknache et du Vent de l'oubli de Bachir Hadjadj. Pour ce qui est du matériel du Caaic qui serait convoité par certains organismes audiovisuels étatiques, M.Raouraoua a déclaré qu'il était temps que ce matériel soit mis à la disposition des cinéastes. Il sera, dans une première étape, installé à l'Entv pour faire partie, ensuite, d'un organisme qui sera créé incessamment et qui se chargera du volet cinématographique. A la fin de cette conférence, une convention de partenariat a été signée entre le commissaire général chargé de l'Année de l'Algérie en France et le directeur du TNA, M.Ziani Chérif Ayad pour une collaboration efficace dans l'élaboration du programme relatif au volet théâtral. Le programme musical en cours d'élaboration a été également abordé par M.Raouraoua qui a souligné que le commissariat travaille en collaboration avec les artistes et les hommes de culture nationaux dans le sens de la meilleure représentation de l'ensemble du patrimoine et du potentiel créatif algérien. Quoi qu'il en soit et en dépit de toutes les critiques faites sur cette manifestation, une volonté se dégage des responsables qui font tout pour redynamiser l'action culturelle dans le pays et lui donner l'occasion de s'affirmer ailleurs. Dans une réponse à une question d'une collègue qui s'interrogeait sur l'après-année de l'Algérie en France, Raouraoua, a répondu: «Les Algériens sauront relever les défis, La culture algérienne a toujours fait face à des difficultés ; par conséquent, elle saura s'orienter vers un avenir plus radieux.»