Les négociations sur une trêve entre Israël et le Hamas palestinien reprenaient hier au Caire après un «progrès significatif», au lendemain d'un appel de la vice-présidente américaine Kamala Harris à un «cessez-le-feu immédiat» dans la bande de Ghaza, menacée de famine. Entre-temps, l'armée sioniste a poursuivi ses bombardements par air et terre sur plusieurs secteurs du territoire palestinien qu'elle assiège depuis près de cinq mois, faisant au moins 100 nouveaux martyrs, tous des civils. La communauté internationale, y compris les Etats-Unis, principal allié d'Israël, multiplie les appels pour une trêve dans cette agression barbare mais le gouvernement sioniste proclame sans cesse qu'il poursuivra le génocide. Le ministère palestinien de la Santé a annoncé hier un nouveau bilan de 30 534 martyrs dans la bande de Ghaza depuis le début de l'agression criminelle menée par l'armée et le gouvernement sionistes. Il a également fait état, dans un communiqué, de 124 morts au cours des dernières 24 heures et d'un total de 71.920 blessés dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre. Le nombre d'enfants Palestiniens qui ont perdu la vie à cause de la malnutrition et le manque de soins appropriés, est passé à 16, après le constat de décès d'un enfant à l'hôpital Abu Youssef Al-Najjar à Rafah, a rapporté hier l'agence palestinienne de presse, Wafa, citant des sources médicales. La veille, l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Ghaza, avait annoncé le décès de 15 enfants des suites de malnutrition, et de déshydratation, tandis que six autres étaient en soins intensifs. L'enclave palestinienne, soumise à une agression terrestre, aérienne et maritime sioniste continue depuis le 7 octobre dernier, fait face à des conditions humanitaires extrêmement difficiles, s'apparentant à la famine. Les forces d'occupation continuent d'entraver l'arrivée de l'aide humanitaire à Ghaza, en particulier dans les régions du nord, alors que l'aide qui parvient au sud de l'enclave n'est pas suffisante pour répondre aux besoins des Palestiniens, notamment à Rafah, considérée comme le dernier refuge pour les déplacés. Au cours des dernières 72 heures, l'armée sioniste a délibérément ciblé à quatre reprises, les Palestiniens qui attendaient l'arrivée de cette aide, entraînant le martyr de plus de 100 personnes, outre des centaines de blessés. Auparavant, des avions d'occupation avaient bombardé un petit camion transportant de l'aide humanitaire à Deir al-Balah, dans le centre de Ghaza. Huit Palestiniens sont tombés en martyrs. Jeudi, les forces d'occupation, renforcés par leurs chars stationnés sur la route côtière de Harun al-Rashid, à l'ouest de la ville de Ghaza, ont ouvert le feu à la mitrailleuse sur des milliers de Palestiniens qui attendaient l'arrivée des camions chargés d'aide humanitaire au nord-ouest de la ville, faisant au moins 118 martyrs, et des centaines de blessés. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) avait averti que des pénuries alimentaires alarmantes, et une augmentation de la malnutrition et des maladies pourraient conduire à une «explosion» du nombre de décès d'enfants à Ghaza, où un enfant de moins de deux ans sur six, souffre de malnutrition aiguë. Face à un lourd bilan humain et une situation humanitaire catastrophique, des représentants de l'Egypte, du Hamas, du Qatar et des Etats-Unis ont repris au Caire les négociations en vue d'une trêve, une télévision proche du renseignement égyptien parlant d'un «progrès significatif» dimanche. L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis, qui font office de médiateurs, tentent depuis des semaines d'obtenir un accord de trêve permettant une libération d'otages retenus à Ghaza en échange de prisonniers palestiniens. Alors que la guerre va bientôt entrer dans son sixième mois, la famine est «quasiment inévitable» selon l'ONU pour 2,2 millions des 2,4 millions d'habitants de ce petit territoire exigu auquel Israël imposait déjà un blocus terrestre aérien et maritime depuis la prise du pouvoir par le Hamas en 2007. Sans compter la destruction de quartiers entiers et le déplacement de 1,7 million de personnes la plupart entassées dans la ville de Rafah (sud), adossée à la frontière fermée de l'Egypte, et qui craignent une offensive terrestre sioniste, toujours agitée par le gouvernement fasciste de Benjamin Netanyahu.