Ce fléau sévit au niveau des principaux arrêts de bus prenant des proportions alarmantes durant le Ramadhan. Des délinquants, particulièrement des voleurs, font des arrêts de bus leurs lieux privilégiés pour s'adonner ouvertement aux actes de vol. Cela se traduit par des attaques, causant souvent des blessures, parfois graves, aux usagers du transport public qui s'apprêtent à prendre le bus. Même les receveurs et chauffeurs qui veulent intervenir pour maîtriser les voleurs sont pris à partie par des bandes de délinquants. Les objets volés, portables, bijoux ou autres seront par la suite facilement revendus du côté de Baba Dzaïr. «J'ai reçu une bonne claque de la part d'un voleur qui était entouré de sa bande lorsque j'ai voulu l'arrêter lorsqu'il s'apprêtait à voler le portable d'une dame en plein arrêt de bus de Bab Essebt», nous dira un jeune receveur de bus, pansement au visage et certificat médical nécessitant un arrêt de travail de plusieurs jours. Ce dernier nous a fait savoir aussi que les victimes sont quelque part complices puisqu'elles évitent de déposer plainte par crainte de représailles, alors que les femmes cèdent facilement par peur de voir le fameux poignard, souvent porté par les délinquants, pointé sur leur visage ou leur corps. Pour un autre receveur, c'est le paradoxe le plus total puisque les policiers sont à quelques mètres seulement de l'arrêt de Baba Essebt alors que les «délinquants» dont la plupart sont fichés, se promènent en toute quiétude sur la place publique, située à côté de l'arrêt et attendent le moment opportun pour passer à l'acte. «Les agents de l'ordre ont souvent l'air évasif, notamment ceux qui sont au carrefour de Bab Essebt dont la circulation a du mal à être fluide et bien organisée, peut-être suite à leurs soucis socioprofessionnels. La présence de ces mêmes agents n'a jamais fait peur aux voleurs qui s'adonnent à leurs actes en toute impunité», dira-t-il avant d'ajouter que l'âge des délinquants varie généralement entre 10 et 30 ans. Même des couples ainsi que les personnes aux cheveux grisonnants font partie de ce réseau dont la plupart des membres viennent de la banlieue de Blida. Il y a aussi une forte présence d'enfants dans ces milieux, eux qui sont censés être à l'école. Les transporteurs qui n'arrivent pas à contrôler le flux des usagers et ses conséquences, notamment lors des heures de pointe, demandent à la sûreté de wilaya de renforcer la présence de ses agents au niveau des arrêts de bus importants, comme celui de Bab Essebt et de la gare routière de Blida. Certes, la sûreté de wilaya dépêche de temps à autre une patrouille à Bab Essebt, le point névralgique de la ville des Roses, et ce, afin de mieux sécuriser les lieux. Toutefois, cela n'est pas régulier et cette opération est inefficace d'après les transporteurs qui assistent quotidiennement à des scènes de vols «Il est conseillé qu'ils soient habillés en civil et présents en pleine foule pour mieux détecter les pickpockets dont le réseau s'agrandit de plus en plus et pour mieux combattre ce grave phénomène, combattu autrefois par tout un chacun, mais qui ne cesse de devenir ordinaire, tout en prenant davantage des proportions alarmantes, encouragé notamment par l'indifférence la plus totale du citoyen, de nos jours», insisteront-ils. De là, il est vital et urgent que les autorités concernées se penchent davantage sur la sécurité du citoyen.