Dissuadés par l'important dispositif de sécurité déployé durant le mois de Ramadhan dernier, les pickpockets de la place des Martyrs, et après une courte accalmie, renouent avec leur vice. Les alentours de la station de bus de cette place très fréquentée sont redevenus leur fief. Ce sont les services de la police de Bab-El-Oued qui le confirment suite à une recrudescence des plaintes pour vols à la tire. Les voleurs (des hommes et depuis peu des… femmes), qui opèrent 7 jours sur 7, de préférence entre 12h et 18h, visent surtout les sacs à main et les portefeuilles des passants et des voyageurs. Leur procédé est toujours le même depuis longtemps. Ils activent au moment de monter dans les bus ou dans la file devant les étals du marché. Le sacs à dos “des ménagères” et des jeunes filles reste la cible privilégiée des voleurs à la tire qui les délestent souvent de leurs portefeuilles, de leurs porte-monnaie ou d'autres biens de valeur. Le pickpocket est généralement très expérimenté, rusé et n'apparaît pas nécessairement comme un délinquant lors de la commission de ses actes. “On ne s'en rend compte que trop tard. Et même si l'on surprend le voleur en flagrant délit, personne ne peut ou ne veut protester ou aider, à part bien sûr la victime elle-même. Rares sont les personnes qui interviennent pour arrêter le voleur ou pour porter assistance à la victime. Tout le monde a peur des représailles et ces délinquants ont souvent des complices dans les parages et sont très dangereux”, témoigne un agent contrôleur de l'Etusa qui a plus de 15 ans de service à la place des Martyrs. Les bus de l'Etusa, très nombreux à cette station, sont les plus visés par les pickpockets. Les bus blancs et bleus arrivent et repartent souvent bourrés de voyageurs. Ces voleurs à la tire compliquent sérieusement le travail des agents de sécurité présents pourtant sur les lieux en tenue et en civil. D'abord, la conviction des voleurs est extrêmement compliquée et ne peut se faire qu'en cas de flagrant délit. “Et puis, très souvent, les pickpockets connaissent et repèrent très bien nos éléments. Même si certains récidivistes sont affichés chez nous, ils se mêlent à la population. Ils profitent de la cohue provoquée par la montée et la descente des bus et ceci leur permet également de se ménager une zone de fuite”, souligne un agent de police qui se dit aussi qu'“interminablement”, les éléments de la police sont plus occupés par la “traque” des vendeurs à la sauvette que par les pickpockets qui rôdent dans les coins… N. H.