Près de 70% des 2000 personnes âgées ou handicapées vivant dans les foyers sont atteintes de maladies mentales. Le ministre de la Solidarité nationale et de l'Emploi, Djamel Ould Abbès, a présidé, hier après-midi, une cérémonie organisée en l'honneur des personnes âgées et des handicapés, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des personnes âgées. «Je veux de l'aide et de l'affection», ainsi s'est exclamée Hadja Bakhta sur les ondes de la Chaîne III. Mal voyante, 80 ans passés, mais bon pied, bon oeil, malgré tout. Elle vit seule. «Je combats la solitude», renchérit-elle. Assez autonome, elle se lève le matin, prépare son café, fait sa prière et fait son marché. Puis, l'après-midi, le vide à combler...La solitude s'installe. La société algérienne compte quelque 3 millions de personnes âgées. La pyramide des âges s'étant inversée, l'espérance de vie a atteint 74 ans. La tranche d'âge des Algériens de 60 ans et plus tendra à l'horizon 2040 à représenter près de 40% de la population. La frange des personnes âgées vivant seules ou handicapées représente près de 2000 personnes. 1969, selon des statistiques précises du ministère de la Solidarité et de l'Emploi. Elles sont réparties à travers 28 foyers de 23 wilayas sur le territoire national. 70% de cette catégorie de la population sont atteints de maladies mentales, dont les degrés sont diversement appréciés. Le ministère de la Solidarité, qui a pris conscience de la gravité de la situation, compte installer des cellules de réflexion et avancer des propositions concrètes en vue d'élaborer des programmes de prise en charge, en collaboration et en coordination avec les différents services de santé, pour une prise en charge adéquate et efficace des maladies mentales qui touchent cette tranche de la population. Ces opérations seront menées dans des structures sanitaires aménagées et spécialisées dans le domaine de la psychiatrie. Les chiffres avancés par le département de M.Ould Abbès, en mai 2005, laissaient pourtant présager une nette régression des locataires de ces centres d'accueil. 1855 personnes hébergées dans les 28 foyers que totalisent les 23 wilayas et qui représenteraient un taux d'occupation de 52%. Les foyers en question, d'une capacité d'accueil globale de 3299 personnes, hébergent 1969 personnes âgées et ou handicapées, ce qui constitue un taux d'occupation de quelque 60%. En plus des trois Diar errahma, où est accueillie cette frange de la population, les autres lieux d'hébergement sont pourvus de tous les moyens nécessaires en vue d'une prise en charge performante et totale des résidants. Le coût financier du fonctionnement d'un foyer, selon sa capacité d'accueil, pour personnes âgées reviendrait au secteur entre 10 et 50 millions de dinars. En vue d'alléger les souffrances de personnes vulnérables et dans le but de pallier leur manque d'affection ainsi que de briser leur solitude, un groupe de réflexion est à pied d'oeuvre pour mettre en branle un système de mécanismes appropriés pour la projection d'opérations de réinsertion de ces personnes dans leur famille d'origine. «Il ne s'agit nullement de fermer les portes aux personnes âgées dans le besoin d'un abri, bien au contraire...l'idéal c'est qu'elles demeurent parmi les leurs», a déjà déclaré, il y a une année, M.Bouchenak, directeur de la solidarité nationale. C'est tout le défi que s'offre une société intelligente pour s'adapter à cette nouvelle réalité.
