Le président du club béjaoui affirme que tout reste à jouer pour l'accession. Le MO Béjaïa a subi, jeudi dernier, une défaite à domicile face au MC Saïda, la seconde depuis le début de la saison. Ce revers a provoqué des remous en son sein au point où l'entraîneur Sid-Ahmed Slimani a été obligé de partir. Pour en savoir, plus nous nous sommes rapprochés du président de ce club. L'Expression: Le MOB traverse une crise qui vous a mené à limoger l'entraîneur Sid-Ahmed Slimani. Pensez-vous avoir maîtrisé la situation? N.Laklak: Tout d'abord il est faux de parler de crise au sein du MOB. Il ne s'agit que d'un incident de parcours qui a demandé des correctifs, parmi lesquels un changement au niveau du staff technique. Je suis intervenu et j'ai agi en conséquence. Je peux dire aujourd'hui que le MOB est prêt à rebondir. Maintenant s'agissant du départ de Sid Ahmed Slimani, je tiens à affirmer que ce n'est pas un limogeage. J'ai eu une discussion franche avec l'intéressé et il a admis le fait que le salut du club ne pouvait venir que de son départ. Il a, donc, démissionné et nous nous sommes quittés en de très bons termes. Vous voyez qu'il n'y avait pas de quoi en faire un raffut. Admettez, tout de même, que vous aviez des reproches à faire à Slimani. Et vous croyez que je ne lui en ai pas parlé? Déjà, à l'issue du match perdu contre Annaba, il avait admis avoir fauté. Je l'avais maintenu en poste, en dépit des critiques qui émanaient des supporters qui me demandaient de me séparer de lui. Je lui avais dit qu'il fallait trouver une solution afin de revenir du déplacement de Boufarik avec un bon résultat. Or, là aussi, tout n'avait pas bien marché puisque le MOB s'était contenté d'un match nul. Puis est venu le match contre le MC Saïda à domicile et là, franchement, on a senti que l'équipe était déstabilisée. C'est ce que j'ai fait comprendre à Slimani qui a admis le bien-fondé de ma pensée et accepté de partir. Quand vous parlez de bien-fondé de votre pensée, à quoi faisiez-vous allusion? Tout simplement que le coach avait échoué dans la mission qui lui était dévolue. Le MOB était parti pour réaliser une grande saison et au bout de 7 journées il s'est retrouvé avec un retard de dix points sur le leader, l'USM Annaba. Il y a eu une sorte de spirale de défaites qu'il fallait bloquer, car le groupe de joueurs a perdu confiance en ses moyens. J'ajoute que sa gestion du groupe a été largement défaillante et il usait même de favoritisme en alignant les joueurs qu'il avait lui même ramenés. A partir de là, c'était soit laisser Slimani aux commandes avec le risque de voir la situation s'aggraver et l'accession s'envoler, soit l'amener à se démettre dans la perspective de provoquer un déclic psychologique. En tant que président, il m'était interdit de placer le club dans une situation telle où l'accession pouvait devenir quelque chose d'impossible. C'est pourquoi j'ai opté pour la seconde solution, d'autant que la pression des supporters devenait insupportable. Je peux dire que j'ai rendu un service à Slimani car s'il était resté je ne sais ce qu'il serait advenu de lui tant il était l'objet de vives critiques de la part des supporters. Surtout qu'on lui reproche d'avoir fomenté une grève des joueurs à la veille du match contre Saïda. Vous faites bien de soulever ce problème. Si grève il y a eu, elle n'a été que la conséquence d'une cabale montée par quelques joueurs qui s'estimaient lésés en matière de paiement. En fait, je peux dire que les joueurs qui constituent l'ossature du club ont tous été payés. Les autres sont traités au cas par cas. Je ne peux m'aventurer à payer un joueur qui pourrait ne pas être utilisé une seule fois cette saison. J'ai pour cela l'expérience du joueur Mohammedi qui, il y a deux ans, avait pris 180 millions de centimes et qui était parti sans donner de signe de vie. J'ajoute également le cas actuel de Tarek Ghoul qui a été payé mais qui se retrouve blessé et inopérant. C'est pourquoi je me suis donné du temps pour juger tout le monde et voir ce qui entrait dans les intérêts du MOB. Je vous annonce, donc, que les joueurs qui ont donné, jusqu'ici, satisfaction seront payés cette semaine. Les autres, au nombre de six, parmi lesquels Koula, Smahi et Chaoui, vont être libérés. Vous venez d'annoncer l'arrivée d'Alain Moizan comme entraîneur. C'est vrai et Moizan sera parmi nous au début de la semaine prochaine. Il s'agit, comme vous le savez, d'un technicien qui a un passé très riche en tant que joueur puisqu'il a été international français dans les années 80 et qu'en tant qu'entraîneur, il a assez d'expérience pour avoir dirigé l'équipe nationale du Mali et la Jeanne d'Arc de Dakar. Il viendra chez nous pour une période d'essai de six mois et si tout marche bien d'ici là, il signera un contrat de plus longue durée. Le MOB doit jouer contre le SAM ce jeudi. Qui sera sur le banc de touche en tant qu'entraîneur? Ce sera Rezki Chaâbane qui a déjà eu à occuper ce poste. Je vous informe qu'il ne s'agit pas de n'importe qui puisque c'est un diplômé de l'Ists qui connaît fort bien son métier. C'est lui qui a pris la relève après le départ de Slimani et il sera l'adjoint d'Alain Moizan. Pensez-vous sincèrement que le MOB a encore des chances d'accéder? Si je ne le pensais pas j'aurais mieux fait de démissionner. Il est vrai que l'équipe a perdu deux matches à domicile mais dans le même temps, elle a ramené trois nuls en déplacement, ce qui n'est pas rien. Nous n'en sommes qu'à la 7e journée. Il reste 27 à disputer. Vous voyez qu'il y a encore de la marge surtout que l'accession concerne les trois premiers. Non, croyez-moi, le MOB est loin d'être écarté de la montée en division1.