Le réseau Wassila, qui lutte contre ce phénomène, a appelé à l'élaboration d'une stratégie nationale. Le phénomène de violence contre les femmes ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Alors que les récentes statistiques font état de 9000 femmes, régulièrement victimes de violence conjugale chaque année en Algérie, la réalité demeure plus atroce. Ce sujet qui devient un véritable fléau a fait l'objet d'une journée d'étude organisée, jeudi dernier, par le réseau Wassila. Cette association, qui active depuis 6 ans, a voulu relever le rôle des centres d'écoute pour la prise en charge des femmes et enfants victimes de violence. Au terme de cette rencontre, les participantes ont appelé à «la création d'un centre national d'écoute pour venir en aide aux personnes souffrant de problèmes sociaux et psychologiques aigus». Celles-ci ont également mis l'accent sur l'importance «de définir une stratégie nationale de lutte contre le phénomène de la violence à l'égard des femmes et des enfants, ainsi que les catégories vulnérables de la société». Les centres d'écoute, soulignent- elles, jouent un rôle important en matière d'orientation et d'accompagnement des personnes en difficulté en vue de trouver des solutions à leurs problèmes sociaux et psychologiques. Représentant différentes associations spécialisées dans la protection des femmes et enfants victimes de violence, les participantes considèrent ces centres comme «un espace qui offre l'opportunité aux personnes victimes de violence d'exprimer leurs souffrances en toute confidentialité». Avec la propagation des agressions physiques et sexuelles dont sont victimes les adolescentes, la mise en place des centres d'écoute s'impose en urgence. Afin de sensibiliser davantage les femmes sur leurs droits, des expériences en matière de protection des femmes victimes de violence ont été présentées. «Nous voulons encourager les femmes à se rapprocher de ces centres afin de trouver une solution à leurs problèmes familiaux, sociaux et psychologiques», indique une représentante du réseau Wassila. Même si un grand effort a été réalisé pour la sensibilisation des femmes, affirme t-elle, ce sujet reste toujours un tabou dans notre société. «Beaucoup de femmes et d'adolescentes refusent de se confier à nous et continuent de souffrir en silence», précise la représentante. Pour sa part, la représentante de la commission nationale des femmes actives à l'Ugta, a axé son intervention sur le rôle de la commission en matière de sensibilisation aux dangers du harcèlement sexuel en milieu professionnel. Evoquant les motifs socio-économiques ayant entraîné la prolifération de ce phénomène, l'intervenante a estimé nécessaire de «faire valoir les droits de la femme active, de sauvegarder sa dignité et de la protéger contre toute discrimination en milieu professionnel». Elle a également mis en exergue le rôle des syndicats dans la défense des droits des femmes dans le milieu professionnel, appelant les femmes actives à ne pas garder le silence au cas où elles seraient victimes de harcèlement sexuel.