Si la tendance baissière se précise l'année prochaine, ça supposera que le problème est structurel. Après les deux plans de relance économique, un nouveau programme de développement local, qui touchera 11 millions d'Algériens, sera lancé. C'est ce qu'a annoncé, hier, Hamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements. Sans évoquer le montant de ce nouveau programme de développement, le ministre dira qu'il sera directement dirigé vers les petits métiers. Il notera, par contre, que la croissance du secteur privé a été molle, de l'ordre de 1,4%, en 2005 et guère mieux l'année d'avant. S'il y a reprise, «ça voudra dire que le problème est conjoncturel», rassure le ministre. Mais, si la tendance baissière se précise l'année prochaine, ça supposera que le problème est structurel et il faudra que les pouvoirs publics prennent des décisions pour booster l'économie nationale qui, faut-il le souligner, tient en partie sa croissance du dynamisme du privé national. Selon Temmar, il faudra mettre le paquet sur les IDE dans ce cas. Il faut souligner que, jusqu'à l'heure actuelle, les opérateurs nationaux sont réglementairement avantagés par rapport à l'étranger. Les propos de Temmar sonnent comme une sorte de mise en garde qui sous-tend que le privé algérien sera, si la croissance reste molle, mis sur le même pied d'égalité que la concurrence internationale en termes, d'investissement. Sur cet aspect des choses, le ministre a affiché sa préférence pour des IDE étrangers émanant de PME étrangères. Il dira que «les grandes multinationales ne sont présentes dans les IDE, à travers le monde, qu'à hauteur de 20%». Le reste est le fait d'entreprises de taille moyenne qui délocalisent leur production dans les pays économiquement attractifs. La nécessité pour le secteur de recourir aux partenaires étrangers est stratégique lorsqu'il s'agit d'industrie intermédiaire. En effet, le ministre regrette le confinement du privé algérien dans l'agroalimentaire et les services, négligeant de fait l'industrie intermédiaire, créatrice de valeur ajoutée. L'Etat qui, à travers la loi de finances 2007, a décidé de protéger un certain nombre d'entreprises publiques, exerçant dans le secteur de l'industrie intermédiaire, entend préserver ce secteur que l'Algérie est seule à détenir dans la sous-région Nord-Africaine. Un atout que Temmar entend préserver puisqu'il donne une longueur d'avance à l'Algérie en termes de compétitivité. Un aspect que le ministre des Participations estime prioritaire. Son souhait est de voir l'économie nationale dotée d'un secteur privé fort, à même de peser lourdement à l'échelle régionale, voire internationale. Il citera, pour se convaincre de la faisabilité de la chose, les exemples chinois, indien, brésilien et mexicain qui disposent de grandes entreprises opérant dans la cour des grands. Mittal Steel en témoigne. Le souhait du ministre est de voir le privé algérien se lancer dans l'industrie intermédiaire et reprendre les entreprises publiques du domaine. Mais c'est là un voeu qui semble difficile à concrétiser, même si Temmar admet le fait qu'il existe en Algérie quelques grandes entreprises privées qui ont fait leurs preuves. Cela dit, optimiste, le ministre compte y parvenir à travers la stratégie industrielle qui sera débattue en conseil de gouvernement en novembre prochain. Sur la question de l'investissement, toujours, Temmar annonce le règlement de la problématique du foncier industriel grâce au dégagement de quelque 15 600 hectares. Un problème qui a fait perdre des milliards de dollars d'investissement, rappelle-t-on. L'on apprend également que des banques d'investissement vont bientôt s'installer en Algérie.