Le conseiller économique de Bouteflika a animé, hier, une conférence-débat au forum d'El Moudjahid pour énumérer les résultats des réformes économiques engagées lors de ce quinquennat. Ainsi, malgré la tendance générale qui indique une nette croissance économique, le secteur industriel et l'investissement étranger demeurent dans un état léthargique. En effet, Temmar, annonçant que l'industrie n'a enregistré que 2% de croissance, avoue que «ça ne marche pas jusqu'à présent». Mais, l'élément intéressant dans ce timide chiffre est la contribution du privé de l'ordre de 44%. En guise de solution, Temmar suggère, à l'instar du secteur agricole, un plan de développement industriel. Dans cette perspective, l'ancien ministre plaide pour la mise à niveau du secteur privé et le redémarrage du secteur public. Affichant carrément ses objectifs électoralistes, le conseiller économique de Bouteflika prône la réforme structurel de l'industrie durant le prochain mandat présidentiel. Le deuxième écueil signalé par Temmar concerne l'investissement direct étranger. En fait, le conférencier révèle l'absence de l'investissement européen en Algérie. «C'est inacceptable» commente-t-il avec regret. Abordant le vif du sujet, l'ex-ministre à la Participation remarque que les réformes économiques sont profondément liées à la privatisation. Mais cette dernière, explique-t-il, butte sur les problèmes de la transparence du marché financier et du foncier. Devant cet état de fait, un programme de soutien à la relance économique a été lancé par le président de la République. D'après Temmar, 26.000 entreprises nationales ont bénéficié de cette opération. S'agissant du secteur financier, Temmar rappelle que l'Etat a financé plusieurs banques pour leur permettre une acceptable liquidité. Toutefois, la situation reste en deçà des attentes des opérateurs économiques qui soulèvent la question de l'opacité et la lourdeur administrative. Dans ce sens, le conférencier recommande l'instauration d'une compétition à l'intérieur du secteur. «C'est le seul moyen pour régler le problème du secteur financier» juge-t-il. Toujours sur ce chapitre, l'orateur affirme la stabilité de la politique du taux de change. Enchaînant son exposé, Temmar relève une nuance de taille concernant l'apport des hydrocarbures dans la croissance économique. Ainsi, les hydrocarbures qui représentent 95% des exportations du pays n'offrent que 34% en valeur ajoutée dans la croissance économique. Par ailleurs, le conseiller économique de Bouteflika est revenu sur la perspective de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Sur ce point, Temmar avoue que cette organisation traverse actuellement des problèmes internes. «Mais, les négociations entre les experts algériens et les responsables de l'OMC vont se poursuivre incessamment» confirme-t-il. Evoquant la nécessité pour l'Algérie d'être membre de l'OMC, l'ex-ministre à la Participation explique que «si on est en dehors de l'organisation, on sera contraint de défendre les intérêts des autres pays». En guise de prélude au bilan de Bouteflika, le conférencier précise que la première préoccupation de l'Algérie en 1999 était la stabilisation. Pour donner un cachet économique à la concorde nationale, Temmar dit «qu'aucune appréciation économique ne peut se faire sans la paix». Faisant une rétrospective de l'économie nationale, l'orateur déclare qu'entre 1980 et 1990 c'était la descente aux enfers. De 1990 à 1994 c'était l'effondrement de l'économie nationale. La mandature de Bouteflika a ramené la croissance à 7%. Le même taux marque l'augmentation du pouvoir d'achat. Le chômage, qui était de 29%, a reculé à 23%. Selon l'orateur, 1.200.000 postes d'emploi permanents ont été créés durant ce quinquennat. Globalement, donc, Temmar estime que la cohésion sociale est en marche. «Il est question, dans l'avenir, d'intensifier les réformes» conclut-il.