L'incinération des ordures ménagères, au niveau de la décharge publique, asphyxie la ville. La municipalité et la direction de l'environnement font l'objet de critiques acerbes de la part des habitants, depuis que le ciel de Batna est envahi par les fumées asphyxiantes dues à l'incinération des ordures ménagères au niveau de la décharge, transférée depuis peu du quartier nord Bouzourane vers le quartier sud Tamechit, zone éventée, par excellence, connue pour ses belles forêts récréatives qui s'étendent vers Tazoult. Incommodés par les fumées irrespirables, les concitoyens «nordistes» ont toujours bataillé pour le déplacement de la «zebala» vers son site à El Biar, hameau à quelques encablures de la ville. Effectivement, le centre d'enfouissement technique (CET) qui a été érigé et réceptionné, il y a plus de deux ans et resté inopérant à ce jour en raison, ressassent les autorités, de l'absence de textes régissant ce genre d'infrastructures. Le département de l'environnement est ainsi interpellé pour assister nos mal-élus. N'ayant fait que transposer la grogne, l'APC de Batna, vraisemblablement dépassée par la gestion d'une aussi immense et populeuse ville, n'arrive pas -en dépit de son assistanat par le wali qui a désigné des délégués parmi les directeurs de l'exécutif, pour chaque secteur urbain- à assurer le minimum vital pour un environnement sain et durable. Inondations récurrentes avec dégâts, infections par MTH, chaussées défoncées, détérioration d'espaces verts, octroi d'autorisations pirates pour des commerces incommodants et bruyants (lavages auto)...délaissant les préoccupations citoyennes à l'exemple des moustiques féroces et suceurs qui prolifèrent allègrement et en toute saison dans les deux grands oueds qui traversent la ville et charriant des eaux usées et nauséabondes, sont, entre autres, les griefs retenus par la population à l'encontre des locataires de la mairie qui, poussant le cynisme à son paroxysme, ont calmé les «Nordistes» pour soulever l'ire des «Sudistes» qui inhalent continuellement les fumées carboniques. Pour preuve, au niveau de la nouvelle agence des voyageurs Adhrar El Hara, les gros nuages noirs qui se lèvent à l'horizon ont été à l'origine de nombreux accidents sur la voie longeant le site incriminé, en raison de la mauvaise visibilité. Outre ce fléau, les résidants de l'Ecole militaire des blindés, l'immense campus universitaire El Hadj-Lakhdar, les cités 1200, SAE, Moudjahidine, 1020, lotissement Riadh, nouvelle ville de Hamla, vivent le calvaire H24 surtout en période de vents violents. Mépris ou laxisme des autorités urbaines, s'interrogent les Batnéens nullement convaincus par les réponses fantaisistes de leur président Abdelkrim Saâdi qui prend à la légère les doléances citoyennes. «200 tonnes sont enlevées quotidiennement à Batna et l'APC manque de moyens matériels», martèle le premier magistrat de la ville, assurant que le transfert de la décharge est provisoire et que le citoyen se doit de respecter la nature et faire preuve de civisme. Aux dernières nouvelles et au regard de la «vacance» des élus de l'APW, un groupe d'anciens parlementaires s'apprête à l'élaboration d'un mémoire sur la non-gestion de la ville qui sera remis au président de la République, attendu lundi prochain. «Le spectre d'une grogne musclée n'est pas à exclure après le départ de Bouteflika», avertit un président de quartier dont l'enfant asthmatique, hospitalisé, à l'instar de dizaines d'autres, dont de vieilles personnes, a quitté l'école. La fatalité semble s'abattre sur la wilaya historique qui a été gâtée en 2006 par l'octroi de plus de 10.000 milliards de centimes dont 4400 dans le cadre des Hauts-Plateaux.