Une ascension bien méritée d'un énarque pour qui la fonction de commis de l'Etat n'est pas un vain mot. Ancien wali de Boumerdès, Adrar, Sidi Bel Abbès, Oran et Laghouat, Abdelmalek Sellal a vite gravi les échelons. Une ascension bien méritée d'un énarque pour qui la fonction de commis de l'Etat n'est pas un vain mot. Elle est le fruit de pratique quotidienne et de l'effort soutenu. En effet, en dix ans il a fait le tour de cinq ministères. Un véritable record qui lui a permis de s'imprégner de dossiers autant lourds que délicats. Son baptême du feu à la tête des hautes institutions de l'Etat, s'est fait dans une conjoncture où le choix entre la valise et le cercueil était le maître mot chez ses compatriotes. En 1995 il sera nommé ministre de l'Intérieur. Il avait, à l'époque, la charge de préparer les premières élections pluralistes en Algérie. Connu pour sa compétence, puisqu'il a occupé plusieurs postes de responsabilité, que ce soit au niveau local ou dans plusieurs départements ministériels, Sellal avait réussi le pari de tenir des élections «propres et honnêtes». D'ailleurs, les candidats de l'époque n'avaient émis aucune réserve de fond ou dénoncé une quelconque fraude électorale. Passé ce test bien réussi, Sellal sera nommé, successivement, à la tête des ministères de la Jeunesse et des Sports, des Travaux publics et des Transports. On l'appelait dès lors «le sauveur». Avant d'être désigné en 1999 comme directeur de campagne de M.Abdelaziz Bouteflika. Là aussi, il fut l'un des rares directeurs de campagne à tenir des points de presse réguliers et à se prêter volontiers aux questions des journalistes. Derrière son sourire malicieux se cache une intelligence singulière: celle d'une personne qui, tout en écoutant, prépare la réponse décisive. Disponible et attentif, il a gagné l'estime de toute la corporation, qui trouvait en lui une personne simple et sympathique. Son humilité et modestie sont légendaires. C'est somme toute normal pour quelqu'un qui fut ambassadeur d'Algérie en Hongrie, chef de cabinet et directeur général des ressources auprès du ministre des Affaires étrangères, d'être un fin diplomate même dans ses relations avec son entourage. Ses boutades et son sens de l'humour font de lui un ministre facilement abordable. Son sens des relations l'a aidé à percer, écouter et se faire écouter. Un vrai «fils de famille» qui - chose rare, chez d'autres - a le mérite d'admettre ses erreurs et surtout de dire la vérité, aussi bien à ses collaborateurs qu'à la population. L'actuel ministre des Ressources en eau, pressenti à la tête de l'Exécutif, apportera, sans doute, un peu de «fraîcheur» en proposant une équipe gouvernementale à son image. Une équipe dynamique, mue par l'esprit patriotique et par l'éthique que recommande la mission de commis de l'Etat. Une qualité rare de nos temps. Une chose est sûre: si Sellal venait à être nommé à la tête de l'Exécutif, le chef de l'Etat aura alors fait un choix judicieux et trouvé son véritable joker.