Ce qui n'était qu'une rumeur, plus ou moins sujette à caution, est devenu, en moins de vingt-quatre heures, une forte probabilité. De bonne source, il se confirme que Abdelmalek Sellal serait bel et bien pressenti pour conduire le nouveau gouvernement. D'abord, le ministre des Ressources en eau a l'avantage d'avoir géré la dernière campagne électorale du candidat Bouteflika, durant laquelle il a fait étalage d'un indéniable savoir-faire et d'une grande abnégation. La récompense espérée n'a pas eu l'heur de lui déplaire, et en tant que commis obligé de l'Etat, il a pris à bras-le-corps le difficile challenge de la gestion des chantiers de l'hydraulique. Auparavant, il a eu à diligenter, en qualité de ministre de l'Intérieur, d'autres joutes, non moins délicates, comme les élections présidentielles de 1995, dans un contexte politique et socio-économique des plus ardus, mission accomplie avec la même rigueur et le même sens des responsabilités. Ancien wali, ancien DGR du MAE, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelmalek Sellal peut arguer d'une expérience indéniable de la res publica qui lui vaut, aujourd'hui, d'être sous les feux de la rampe pour un poste dont il appréhende, avec le pragmatisme et le sens de l'humour qu'on lui connaît, les tenants et les aboutissants. Charge technique, cette investiture, si elle se confirme, serait une juste consécration pour un homme qui ne rechigne guère à la tâche, même la plus ingrate. Son profil en fait l'homme consensuel par excellence. Modeste et résolu, tout à la fois, Abdelmalek Sellal ne peut qu'emporter l'adhésion des dirigeants des partis politiques qui lorgnent les législatives de 2007, sachant qu'avec un chef du gouvernement tel que lui, la neutralité de l'administration ne sera pas un vain mot.