L'adage disant que « Nul n'est prophète en son pays » sied parfaitement au défunt Amar Sabri, parti le 18 octobre 2008, sans crier gare. Cet énarque, qui avait commencé sa carrière en 1974, avait, grâce à son abnégation et à son savoir-faire, vite gravi les échelons de l'administration locale, laquelle s'était souvent montrée ingrate envers un fonctionnaire hors pair. Cet administrateur, au sens propre et noble du terme, s'était distingué, des décennies durant, par sa probité, son honnêteté et sa compétence. Pour avoir fait ses preuve, le défunt Sabri, qui était un ententiste avéré, avait été nommé en 1981 chef de service du matériel et des équipements de la wilaya de Sétif. En 1994, il fut promu directeur de l'administration locale (DAL), où son passage marquera les esprits de bon nombre de fonctionnaires qui garderont en mémoire la rigueur de ce commis de l'Etat, qui avait un sens aigu de l'administration. Pourtant, faut-il le rappeler, nul n'a été reconnaissant envers cet humbles et grand serviteur. Disponible, et disposé à répondre présent à l'appel de la patrie, le défunt Sabri acceptera, sans rechigner, en 1994, le poste de chef de daïra de Salah Bey, ayant souffert des exactions terroristes. En guise « de récompense », ce fonctionnaire, qui n'a pas courbé l'échine devant la bête immonde, demeurera des années en stand-by. Après une longue traversée du désert, il sera désigné, en 2006, délégué de sécurité publique (DSP) de la wilaya. C'est après plus de trente années de bons et loyaux services, pas toujours récompensés, que Amar Sabri quitte, à l'âge de 60 ans, ce monde, en laissant derrière lui l'image d'un fonctionnaire intègre.