L'Ecole nationale d'administration (ENA) a célébré, hier lors d'une cérémonie officielle, le 40e anniversaire de sa création. En fonction depuis dix ans, son directeur général, M. Hocine Cherhabil, nous dresse un état des lieux de cette grande école. Que constitue cet événement pour vous en tant que premier responsable de cette école ? C'est une opportunité pour porter un regard rétrospectif sur l'ENA et mesurer ses perspectives d'avenir. C'est-à-dire faire le bilan de l'enseignement, de la formation continue, de la recherche et de la coopération. Cela permet aussi de réunir tous les élèves autour des valeurs républicaines. Quelle place acquiert l'ENA par rapport aux changements internes et externes ? C'est une école qui accompagne, prépare et anticipe les changements de l'administration algérienne. L'adaptation aux changements se fait par l'introduction de nouvelles matières comme le management public, le dialogue social ou la gestion des ressources humaines. Par la place de choix qu'elle occupe, elle œuvre pour apporter les réajustements nécessaires en fonction de l'environnement interne et externe. L'essentiel est de préparer les fonctionnaires à leurs nouvelles fonctions. Y aura-t-il des aménagements à apporter aux programmes de l'école, en relation notamment avec le rapport sur la réforme des missions et structures de l'Etat ? Il ne peut y avoir de réforme sans impliquer l'ENA. Précisément parce que cette école est un instrument de la politique de la Fonction publique. L'école apporte une régulation, à la fois quantitative et qualitative, dans la sélection et la formation de nouveaux profils, et ce, dans le cadre de la modernisation de l'administration. On considère que les diplômés de l'ENA sont, quelque part, privilégiés par rapport aux diplômés de l'université. Qu'en pensez-vous surtout lorsqu'on parle d'anarchie au sein de notre administration ? L'ENA se différencie de l'université par sa vocation. Elle est là pour former les professionnels de l'administration contrairement à l'université qui, elle, forme des académiciens. Comme un énarque ne peut aller soulager un malade, on ne peut appeler un médecin au chevet d'une administration en souffrance. Vos relations avec les différentes universités et institutions publiques... Aujourd'hui, la réussite de l'ENA repose sur une collaboration franche avec les universités qui fournissent 50% de l'effectif des enseignants de l'école. Il y a bien sûr nos relations avec les organismes étatiques qui accueillent nos élèves pour un total de huit mois de stage de formation. Les autres formes de collaboration avec les partenaires étrangers... Ouverte sur le monde extérieur, l'ENA a toujours eu un riche parcours de partenariat et d'échanges. Cette option a été consolidée, même durant les années difficiles qu'a passées notre pays. Des cycles de formation au profit de cadres de l'administration ont été effectués dans les domaines tels que les nouvelles missions de l'Etat, le travail gouvernemental ou la délégation. Il y a également la formule des visites à l'extérieur pour la découverte des expériences de modernisation de l'administration des autres pays. Un mot sur le programme des activités commémoratives... Il y a bien sûr la remise des diplômes de la 37e promotion qui se fera mercredi prochain en présence du chef du gouvernement. Un hommage particulier sera rendu au premier directeur de l'ENA, M. Missoum Sbih. S'ajoutent l'extension de la stèle représentant toutes les promotions et la distribution d'un CD qui mémorise les moments forts qu'a vécus cette école. Une table ronde sur la formation administrative et une séance de témoignages des anciens élèves de l'ENA font partie de ce programme.