Les Verts ont attendu plus d'une heure pour concrétiser leur domination. L'équipe nationale de football avait un grand rendez-vous à négocier samedi soir. Un de ces rendez-vous qu'elle ne devait absolument pas rater sous peine de perdre tout crédit vis-à-vis de ceux qui étaient venus pour la supporter. Car il s'agissait bien d'un examen de passage pour un Onze d'Algérie qui avait, depuis longtemps, été sevré du stade 5-Juillet en compétition officielle. Tout cela parce qu'il se trouve que le public de ce stade est réputé être le plus exigeant du pays, celui qui ne tolère aucun échec. Après avoir disputé un match de bonne facture en terre guinéenne, lors de la première sortie de cette équipe nationale dans les qualifications à la CAN 2008, le coach national, Jean-Michel Cavalli, et ses joueurs ont pris le pari de retrouver le 5-Juillet à l'occasion du match contre la Gambie. Et l'on peut dire que ce pari a porté ses fruits à un double niveau. D'abord, celui d'avoir renoué avec la victoire en compétition officielle, une victoire, certes, difficile mais qui n'en fut pas moins largement méritée. Ensuite, il y a eu le fait que l'équipe nationale a gagné un public. Disons-le tout net: il y avait bien longtemps que les Verts n'avaient pas attiré autant de monde (entre 40.000 et 50.000 spectateurs). L'appel de Cavalli, qui avait demandé aux supporters de se déplacer en masse, a été entendu et, en retour, ceux-ci ont eu droit à un succès de leurs joueurs doublé d'une production de très bonne facture. Car c'est là le plus important dans ce match. L'équipe nationale a peut-être longtemps buté sur la défense gambienne avant de trouver l'ouverture, le fait est que, parallèlement, elle a produit du jeu, elle a dominé, elle s'est créé des occasions, bref elle a pesé de tout son poids sur ce match. Le mérite des Algériens est d'autant plus grand qu'ils ont constamment harcelé la défense gambienne pour forcer le destin. En de pareilles circonstances, on a vu auparavant des équipes d'Algérie dominer leur sujet et rater beaucoup d'occasion au point de perdre confiance. Samedi soir, les Verts, en dépit du fait d'être retournés à la pause, aux vestiaires, avec un 0 à 0 comme score, ne se sont pas découragés et ont continué à dominer en seconde période. Et bien que les minutes filaient vite sans que le score ne bouge, ils ne se sont pas affolés, ni se sont précipités dans la perspective d'inscrire un but coûte que coûte. Ils se sont continuellement remis à l'ouvrage jusqu'à pousser les Gambiens à la faute. Car il faut bien parler de ces Gambiens qui ont parfaitement joué le rôle que l'on attendait d'eux. L'équipe des Scorpions était venue à Alger précédée du titre de leader de ce groupe de qualification, ce qui n'est pas rien. Son objectif était clair: attendre les Algériens derrière puis développer des contres avec l'espoir de voir l'un d'eux aboutir. Avouons que sur le plan défensif, les Gambiens ont remarquablement joué le coup. D'entrée de jeu, ils ont su placer un dispositif appelé à gêner les Verts dans leurs entreprises. Une stratégie hautement défensive qui a failli mener les visiteurs vers le résultat pour lequel ils s'étaient déplacés: le match nul. D'autant, qu'en plus de la défense hermétique, les Gambiens nous ont présenté, samedi soir, un gardien de grand gabarit (il doit bien dépasser les 1,90m) habile sur toutes les balles, qu'elles soient hautes, à ras de terre, à demi-volée ou sur les côtés. En un mot, ce Touray aura été l'un des grands acteurs de ce match. Mais il n'a pas pu décourager les Algériens lesquels, comme on l'a dit, n'ont pas cessé de le harceler et de le mettre à contribution. Des Algériens qui auraient pu plier ce match en première mi-temps mais qui, dans la phase ultime de leurs actions, ont manqué de ce réalisme qui fait la différence. En seconde mi-temps, leur domination s'est accentuée et ils ont poussé les Gambiens dans leurs derniers retranchements jusqu'à les amener à commettre la faute fatidique. Celle-ci vint d'une action de Cherrad à la 74' lequel, après s'être déporté sur le côté droit, adressa un ballon en or à un Saïfi démarqué aux six mètres. Ce dernier eut alors la faiblesse de tomber dans son péché mignon: le dribble en trop. Au lieu de tirer au but, il préféra feinter un adversaire qui était revenu sur lui et heureusement pour lui et pour son équipe, le Gambien s'y prit tellement mal qu'il faucha l'Algérien. La faute était indiscutable et le penalty flagrant. Un penalty que transforma Ziani. Ce fut le but de la délivrance pour les Verts et pour leur public qui comprit alors que la voie vers la victoire était grande ouverte. Quant aux Gambiens, ils tentèrent de réagir dans les ultimes instants du match vainement. Il est vrai qu'ils s'usèrent à défendre leur but surtout après qu'ils se soient retrouvés à dix éléments sur le terrain suite à l'exclusion de Jammeh à la 31'. Il n'empêche qu'ils ont constitué l'adversaire idéal pour des Verts en quête de remise en question et de faculté de se transcender pour forcer le destin. A ce titre, ils ont rempli leur contrat mais nous ne le répéterons jamais assez, beaucoup reste à faire.