Des députés-élus du peuple piégés par la télévision. Les Hyènes, émission satirique de Italia 1, l'une des trois chaînes de la télévision privée ayant pour propriétaire le magnat-politico le plus médiatisé et le plus riche, l'ex-président du Conseil du gouvernement, Silvio Berlusconi, fait la une des médias et de la population du pays. Sous prétexte d'interviewer les élus du peuple, sur le projet de budget - qui fait couler ces jours-ci, beaucoup d'encre et de salive -en discussion au Parlement, les animateurs- conducteurs de TV, ont tamponné le front des députés lors de la séance de maquillage, mais au lieu d'un produit de beauté, les animateurs ont utilisé le drug wipe qui est un test chimique de dépistage pouvant relever la présence de stupéfiant dans la sueur. Donc, disons-le, à leur insu. 50 parlementaires se sont prêtés au jeu des questions-réponses, en toute confiance. 50 parlementaires ont été soumis, toujours à leur insu, à ce test de dépistage de drogue, qui s'est révélé explosif. Sur les cinquante hommes politiques de la nation contrôlés, seize ont été déclarés positifs: 12 avaient consommé du cannabis et 4 de la cocaïne, cette prise de drogue avait eu lieu dans les 36 heures. Piégés au test de consommation de drogue, les élus italiens ont crié au scandale et se sont révoltés, parce que l'émission Les Hyènes devait aller sur les ondes, mardi soir, à une heure de grande écoute, à 21 heures. Même si le réalisateur a assuré de préserver l'anonymat, qu'ils ne seront pas reconnus, «même leurs proches familles ne les reconnaîtront pas». Mais niet, rien, nos représentants italiens se sont adressés au président de l'Autorité sur la garantie de la vie privée, qui a décidé de bloquer l'émission, sous prétexte que «ce sont des données personnelles liées à la santé, en plus, recueillies de manière illégale». Pas de mise à feu, pas d'émission à la télévision, sur le dos des députés piégés et trompés par Les Hyènes, des animateurs-vedettes spécialistes de révélations et autres grands scoops, surtout sur les turpitudes de la classe politique de la péninsule. Interrogé par l'agence italienne, Ansa, le toxicologue Piergiorgio Zuccaro a assuré que le test était «scientifiquement sérieux», même s'il n'a qu'une «valeur indicative». L'un des représentants du parti des verts, partisan de la dépénalisation de l'usage de drogue, dénonce «l'hypocrisie d'une partie du monde politique qui vote des lois liberticides tout en ´´sniffant´´ de la cocaïne», en parlant du décret-loi voté au parlement début 2006, au temps du gouvernement de la droite. Ils ont obtenu un raz-de-marée de oui par 271 voix contre 190 de non, dite loi Fini, alors vice-président du Conseil, tout en mettant dans le même sac, sans aucune différence entre la drogue dite légère et la drogue dure. Loi, applaudie par tous les députés de Forza Italia d'Alliance nationale et de l' UDC (démocrates chrétiens). Avec des peines d'une sévérité exemplaire, pouvant aller de 6 à 20 ans de prison et des amendes de 26.000 à 260.000 euros pour qui importe, exporte, reçoit, achète ou détient de la drogue, et que le détenteur d'un minimum de grammes de stupéfiants peut être soumis pour deux années à certaines mesures, comme par exemple, l'obligation de se présenter au poste de police ou l'obligation de ne pas sortir de la maison, le soir. Hypocrisie du monde politique ou monde politique de l'hypocrisie. L'ex-président de la chambre des députés, Pier Ferdinand Casini demande un «test antidrogue pour tous les députés (...) Les italiens doivent savoir s'ils ont élu des tossicodipendenti» (ceux qui dépendent de la toxicomane).