Ils exigent également l'application des décisions du président de la République. «C'est grave et même scandaleux qu'un ministre s'attaque aux retraités au lieu de trouver une solution à leur problème. Nous ne voulons pas d'un responsable pareil». Ce sont là les phrases prononcées par les dizaines de retraités qui se sont rassemblés, hier, devant la Centrale syndicale, en réponse à l'appel de la Fédération nationale des travailleurs retraités (Fntr). Il s'agit, en fait, du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh. Acharnés, certains exigent des excuses de sa part, alors que d'autres demandent son départ. M.Louh, lors de ses récentes sorties médiatiques, avait mis en cause la crédibilité de la Fntr. «Je doute fort dans le passé historique du secrétaire général de la fédération», avait-il lancé sur un ton sévère avant d'ajouter qu'«il y a un dysfonctionnement au niveau de la fédération» et d'aller plus loin: «Je vais mener personnellement des investigations sur les membres de la fédération». Les membres de la fédération considèrent que ces accusations sont une insulte pour tous les retraités qui se sentent déjà «méprisés». «J'ai travaillé toute ma vie à la DNC. Je vis maintenant avec une pension de 4500DA et je nourris 6 enfants», lance Adli Mohamed El Bachir. De l'autre côté, Ami Mourad, un commerçant retraité, dira pour sa part: «Nous avons participé à la construction de l'économie du pays et c'est ça notre récompense?». Chaque retraité, présent au rassemblement, voulait, en fait, dégager ce qu'il avait sur le coeur. Les mêmes déclarations revenaient à chaque intervention: une pension dérisoire, des enfants à charge, des médicaments qui ne sont pas remboursés etc. Le rassemblement n'a toutefois regroupé, en fait, que quelques dizaines de retraités parce qu'en réalité, la majorité est malade ou handicapée. «Il y a des gens qui veulent dénaturer les choses. Ils disent que les retraités sont des perturbateurs. Les centaines de milliers qui se sont rassemblés dans le calme, à travers tout le territoire national, sont là pour prouver le contraire», dira le secrétaire général de la Fntr, M.Abdelmadjid Azzi, qui a prononcé un petit discours à l'Ugta tout en rappelant, devant les dizaines de retraités en sit-in, les doléances de cette catégorie de travailleurs. Selon lui, l'administration chargée de traduire la décision du président sur le terrain «fait une différence entre le retraité qui perçoit entre 7500DA et 10.000DA et celui dont le montant de l'allocation varie entre 1000DA et 7500DA, ce qui revient à dire que ceux qui ont le revenu le plus bas ne seront pas concernés par le relèvement à 10.000DA». Qualifiant cet état de fait d'aberration, M.Azzi dira que «les plus pauvres resteront toujours pauvres!». Les retraités exigent d'abord l'application des décisions du président de la République concernant la revalorisation des pensions. Les retraites proportionnelles, les retraites sans conditions et toutes les autres dont le montant est supérieur à 10.000 attendent depuis le 1er mai la revalorisation annuelle légale. M.Azzi a affirmé, par ailleurs, que la Fntr n'a enregistré, jusqu'à présent, aucune réaction des pouvoirs publics. «Si la situation persiste, nous allons organiser d'autres rassemblements jusqu'à satisfaction de nos revendications», ajoutera le SG de la Fntr. Les retraités parlent même d'un sit-in devant la Présidence.