Nous n'avons aucune envie de polémiquer, mais on ne peut se taire devant tant de mauvaise foi. » La Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) qui a fait ce commentaire n'a pas pu s'empêcher de répondre aux « accusations » du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, ministre auquel elle reproche d'être « à court d'arguments ». Tayeb Louh s'en était pris, rappelons-le, jeudi dernier, au secrétaire général de la FNTR, M. Azzi, l'accusant, en marge des travaux de l'APN consacrés aux questions orales, de mettre de l'huile sur le feu en incitant les retraités à la révolte. Allusion faite à la journée de protestation qu'ont organisée les retraités mercredi dernier. « Au lieu d'une réponse claire et dépourvue de toute ambiguïté, nous avons eu droit à des faux- fuyants et à des accusations qui n'ont aucun rapport avec le problème posé et qui ont pris pour cible la personne du secrétaire général », s'est indignée la fédération dans un communiqué. Dans une « mise au point » au ministre, la FNTR qualifie de « farfelues et dénuées de tout fondement » les déclarations rapportées par la presse, selon lesquelles « la FNTR fait de l'agitation parce que ses dirigeants sont opposés à l'assainissement entrepris par son département ministériel ». « Celui qui est à court d'arguments s'attaque à nous », regrettait, hier, M. Azzi joint par téléphone, estimant que « le ministre aurait dû ne pas personnaliser le problème avec les retraités ». La Fédération des retraités persiste et signe, par ailleurs, que le ministre n'a apporté aucune réponse aux doléances des retraités. « Le ministre n'a pas apporté de réponse aux préoccupations des retraités sortis manifester légitimement et dignement mercredi dernier », estime-t-elle dans un communiqué. La FNTR explique que la cause principale du sit-in de mercredi dernier par « l'application anarchique de la loi et son interprétation abusive ». Le SG de la FNTR accuse le ministre d'avoir violé l'article 29 de la loi de finances complémentaire 2006 en favorisant certains et en excluant d'autres. M. Azzi renvoie le ministre à cet article, qui stipule, selon lui, qu'« il est créé une indemnité complémentaire mensuelle (ICPRE) au profit des titulaires de pension d'invalidité. Cette indemnité est attribuée aux pensions du régime des salariés dont le montant mensuel est inférieur à 10 000 DA », précise encore M. Azzi. Ce dernier demande par ailleurs au ministre de lui fournir une explication quant au fait que des retraités à part entière qui perçoivent moins de 10 000 DA aient été exclus du bénéfice de cette loi. Ils sont, selon M. Azzi, près de 100 000 retraités (retraite proportionnelle et retraite sans condition d'âge) à être exclus de cette loi. M. Azzi dit ne pas comprendre comment cette catégorie a été exclue et dans le même temps, le ministre fait bénéficier du relèvement à 10 000 DA les retraites anticipés et les pensions de réversion lesquelles, a-t-il précisé, ne sont pas prévues dans la loi. Concernant la revalorisation annuelle des pensions, la FNTR rappelle au ministre que le conseil d'administration a fait des propositions depuis le mois d'août dernier et les retraités attendent la signature de l'arrêté du ministre du Travail et de la Sécurité sociale.