Deux jours après l'annonce du plan sioniste par le président américain Joe Biden qui a pressé le Hamas d'accepter la proposition mettant fin aux hostilités contre Ghaza, de multiples interrogations sont dans l'air quant aux véritables intentions du gouvernement extrémiste conduit par Netanyahu. Les ministres d'extrême droite religieuse ont menacé de provoquer sa chute au cas où un accord serait conclu tandis que Netanyahu lui-même en a profité pour remettre une couche en affirmant que «les conditions pour arriver à un cessez-le-feu permanent à Ghaza n'avaient pas changé dans le plan israélien et comprenaient la destruction du Hamas ainsi que la libération de tous les otages». De son côté, le mouvement de résistance palestinien a réitéré ses conditions intangibles sur le cessez-le-feu immédiat et le retrait total de l'armée sioniste du territoire palestinien de Ghaza. Biden qui se félicitait du fait qu' «à ce stade, le Hamas n'est plus capable de mener une attaque semblable à celle du 7 octobre» et que les forces israéliennes ont «dévasté» le mouvement palestinien en huit mois d'agression barbare a formellement exhorté le Hamas à accepter cette feuille de route dont un responsable à la Maison-Blanche a estimé qu'elle est «extrêmement proche» d'un accord récemment envisagé par le mouvement de résistance palestinien. Dans son soutien inconditionnel à Israël auquel il a livré sans compter des tonnes et des tonnes de bombes, de missiles et d'obus depuis le début de son agression contre Ghaza et, ces dernières semaines, contre Rafah, Biden n'a pas dit un traître mot sur la prétendue «ligne rouge» à ne pas franchir avec une offensive majeure contre le réduit du sud de la bande de Ghaza où ont été poussés par les bombardements et les attaques au quotidien de l'armée sioniste plus d'un million et demi de déplacés palestiniens, réduits à la famine et privés de toute échappatoire. Devenue l'épicentre de l'agression barbare sioniste, Rafah n'a pas suscité le moindre commentaire de la Maison-Blanche, trop occupée à obtenir le retour des otages pour envisager un «changement de politique». Reste que ce plan américano-sioniste comporte plusieurs ambiguïtés: dans une première phase, il propose un cessez-le-feu total et un retrait de l'armée sioniste des «zones habitées de Ghaza», durant six semaines, phase assortie de la libération d'une partie des otages et de celle de prisonniers palestiniens. Temporaire, le cessez-le-feu pourrait devenir «permanent» si et seulement si «le Hamas respecte ses engagements», affirme Joe Biden. Mais qui est à même de dire si tel est le cas, réellement ou pas? Une garantie réelle ne saurait résulter d'un allié inconditionnel d'Israël qui demeure juge et partie dans ce bras de fer. Et selon le plan proposé, la seconde phase verra la libération de tous les otages et le retrait total de l'armée sioniste. Sauf que Netanyahu et plusieurs ministres d'extrême droite ont déjà affirmé leur rejet catégorique d'un tel retrait, auquel cas on voit mal comment «le respect des engagements» pourrait être garanti du côté sioniste. Conscient du dilemme, Joe Biden a demandé au gouvernement israélien de résister aux «pressions des partisans d'un conflit sans fin». Sera-t-il entendu alors que Netanyahu a les yeux rivés sur la présidentielle américaine et le retour éventuel de son «ami» Donald Trump et qu'il s'est dit, hier, «ravi» par l'invitation que lui adresse le Congrès américain pour se rendre à Washington pour s'exprimer devant les deux chambres du Parlement américain? Un message explicite à la CPI et à la CIJ, cela va sans dire